Publié le 07 mai 2018

La FFSE prépare les Jeux Mondiaux du Sport d'Entreprise

Du 23 au 27 mai prochain, la Baule accueillera la deuxième édition des Jeux Mondiaux du Sport d’Entreprise. 

Cet événement est une nouvelle occasion de mettre en avant le rôle moteur de la France dans le sport d’entreprise mondial. Didier Besseyre, président de la Fédération Française du Sport d’Entreprise (FFSE) et président de la Fédération Mondiale du Sport d’Entreprise (WFCS), nous fait partager sa vision.

Bien que le sport d’entreprise s’adresse à toute personne salariée, les compétitions de sport d’entreprise sont peu médiatisées. 6 000 personnes représentant 50 nationalités sont attendues à la Baule pour ces Jeux Mondiaux : comment capitalisez-vous sur cet événement pour encourager le développement du sport d’entreprise en France ?

Il convient de rappeler que ces Jeux Mondiaux du Sport d’Entreprise sont l’un des cinq événements sportifs majeurs organisés en France en 2018 (classement DIGES-Ministère des Sports). Plus de 5500 participants, 50 nations et 350 entreprises seront représentées. Les Jeux seront une formidable exposition pour le développement du sport en entreprise en France, tout en faisant la démonstration au plus grand nombre que le sport est un outil efficace au service du développement de la culture d’entreprise, de la performance et du bien-être. Il est clairement établi que le sport crée un lien émotionnel fort entre les salariés et son entreprise.

Que recherchent vos partenaires en s’associant à un événement comme les Jeux Mondiaux ? Quels programmes d’activation avez-vous prévus autour de ces différents partenariats institutionnels, privés et locaux ?

Le modèle unique de cet événement a séduit de nombreux partenaires de divers horizons qu’ils soient institutionnels (le Ministère, le CNOSF et les fédérations délégataires dont les sports sont représentés pendant les épreuves), privés (Pierre et Vacances / Center Parcs, EDF …), les référents locaux (ville de la Baule, communauté d’agglomération Cap Atlantique, CARENE, département Loire Atlantique, la Région Pays de la Loire ou la CCI Pays de la Loire par exemple). Mais également des partenariats autour de la logistique de l’évènement ou de la communication (Barrière, Casal Sport …).

L’objectif premier de nos partenaires n’est pas la recherche de visibilité à travers la médiatisation des Jeux, mais plutôt par les valeurs véhiculées par l’événement et le public qu’il regroupe. Le sport en entreprise et les Jeux représentent un outil de communication interne incroyable pour la cohésion entre les collaborateurs (esprit d’équipe, solidarité, engagement etc.). Et pouvoir communiquer en direct auprès de cibles identifiées (majorité de salariés de grands groupes, plutôt une population de cadres et employés entre 35 et 55 ans) dans un contexte sportif, convivial et business, représente une opportunité unique et originale.

Pour la ville hôte de la Baule et les collectivités locales partenaires, l’impact sera différent. Par exemple, des études menées lors d’éditions récentes de Jeux Européens du Sport d’Entreprise, ont permis d’établir que chaque participant dépense en moyenne 160€/jour, soit entre 3 et 4 millions d’euros de retombées directes et indirectes pour le territoire d’accueil.

La première édition à Palma de Majorque avait attiré 150 entreprises participantes : quelles nouveautés sont au programme de cette deuxième édition pour attirer d’autres participants ?

Nous accueillerons lors de cette seconde édition 200 entreprises de plus qu’en 2016 et une vingtaine de nouvelles nations, ce qui n’est pas rien d’un point de vue de la logistique.

Une des principales nouveautés est la mise en valeur du sport santé et du sport loisir. Des rassemblements, qui excluent l’aspect de compétition, seront organisés pendant les 4 jours : randonnée pédestre, marche nordique, aquagym, pilâtes, yoga, etc... Toutes ces activités seront ouvertes à tous les salariés et peu importe leur niveau de pratique.

L’accent a aussi été mis sur l’environnement des Jeux, nous renforçons un positionnement défini par notre credo « bien plus que du sport ». Ainsi, des programmes d’offres touristiques spécifiques ont été proposés aux participants. De plus, chaque soir, le Palais des Congrès d’Atlantia prendra des airs de « village olympique » avec l’ensemble des participants qui pourront se réunir pour partager un dîner, un verre ou assister aux différentes animations qui leur seront proposées.

Dans cette même logique, une conférence spécifique liée au sport en entreprise sera organisée dans le cadre des Jeux afin de joindre la pratique à la démonstration et l’éducation.

Quels freins rencontre le développement du sport d’entreprise en France ? Avons-nous des enseignements à tirer d’autres pays, comme par exemple l’Australie ou le Canada plus avancés sur la thématique de la prévention par le sport ?

Nous avons toujours à apprendre des autres et surtout de nos voisins. D’ailleurs, le positionnement et la stratégie de la fédération française du sport d’entreprise sont particulièrement liés à l’international. Du fait de mes mandats de président des fédérations européennes et mondiales du sport d’entreprise, j’ai pu observer la diversité et la maturité des process concernant le sport entreprise dans les autres pays. Et par la même occasion apprendre de leurs expériences ou de leurs bonnes pratiques. Je ne pense pas que nous soyons en retard ou en avance par rapport à d’autres pays.

Par exemple, le dernier Eurobaromètre a mis en évidence que 13% des citoyens européens pratiquant une activité physique ou sportive le faisaient dans le cadre de leur entreprise en 2017. Un chiffre absolument identique en France alors qu’il est plus élevé par exemple dans les pays scandinaves mais beaucoup plus faible dans les pays du sud. Alors oui, le Canada est précurseur sur ce sujet par exemple mais nous n’avons pas à rougir des progrès entrevus ces dernières années. Pas question de « bomber le torse » pour autant, il reste de nombreuses étapes avant de faire de l’entreprise un vrai lieu de développement de la pratique sportive.

Quels sont vos projets futurs pour faire grandir la mobilisation de ces acteurs ?

Nous espérons accompagner l’ambition exprimée par la ministre de parvenir à 3 millions de pratiquants d’ici 2022 et réunir le monde sportif, économique, politique, de santé autour d’une ambition commune de développement du sport d’entreprise dans nos entreprises.

Afin de mieux encadrer cette pratique, un de nos projets est de créer un label européen du sport en entreprise d’ici la fin de l’année 2019 à travers le projet Europe an Meetings of Company Sport, projet soutenu par la Commission Européenne. Première étape de ce projet un évènement à la Défense le 27 septembre 2018 dans le cadre de la semaine européenne du sport avec des conférences, un salon du sport et de l’entreprise, un marathon relais et un village sportif.

Surtout, notre priorité sera de continuer à travailler au quotidien sur tous les champs d’activité de l’entreprise à travers le sport : l’insertion sociale, le bien être, la santé, la RSE, la QVT, la gestion des talents, la performance…

Pour cela nous nous devons d’accompagner les entreprises dans une approche d'amélioration continue et de promotion de l’activité sportive auprès de leurs collaborateurs.

Pour ce faire, nous travailler à plusieurs, savoir « chasser en meute », nous estimons que le chantier du sport est tellement vaste, son potentiel tellement important que même en additionnant nos forces nous ne pourrions pas y parvenir, alors de grâce arrêtons de faire nos gaulois !

Poursuivre l’éducation et la promotion des bénéfices de la pratique en entreprise et mettre en place des programmes durables et pérennes d’APS dans les entreprises quels que soient leur taille, leur secteur d’activité, leur localisation ou leur typologie : tel sera notre feuille de route pour les prochaines années.