Publié le 30 septembre 2021

LES JEUX PARALYMPIQUES DE TOKYO 2020: UNE INCLUSION EN PROGRÈS QUI FAIT ENCORE FACE A DE NOMBREUX DEFIS

Les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 : une inclusion en progrès qui fait encore face à de nombreux défis

Après le succès des Jeux Olympiques, dans des conditions uniques dues à la crise, les Jeux Paralympiques se sont achevés le 5 septembre 2021 à Tokyo. Ces derniers ont vu 4400 athlètes concourir dans 22 disciplines. 

Bien que ces Jeux ne soient pas encore au niveau de l’effervescence générée par les Jeux Olympiques, leur reconnaissance à l’échelle mondiale ne cesse de croitre. Le maître mot qu’est « l’inclusion » dans l’esprit des Jeux paralympiques se mêle cette année, plus que jamais, à la compétition.

Petit bilan d’une édition très particulière ! 

Covid-19 : une crise qui a engendré des obstacles supplémentaires pour les athlètes

Si la crise sanitaire a impacté aussi bien les Jeux Olympiques que les Jeux Paralympiques, force est de constater que son retentissement a été plus fort pour ces derniers.

En effet, certains athlètes paralympiques ont repris les entrainements plus tard que d’autres du fait des confinements successifs et n’ont pas pu s’entraîner correctement à domicile, ni se faire aider dans leur pratique sportive par une personne de proximité. La Fédération Française de Handisport a, quant à elle, du s’adapter en prolongeant les contrats des entraineurs en place et assurant des mesures de soutien aux athlètes.

Par ailleurs, à l’instar des Jeux Olympiques, les records d’infections enregistrés à Tokyo ont engendré l’interdiction des gradins aux spectateurs. On notera tout de même que des élèves d’écoles locales ont eu la possibilité d’assister à certaines épreuves.

Des sportifs multitâches, la chasse aux sponsors

Malgré les médailles, il est encore difficile pour les athlètes paralympiques de vivre du sport. La recherche de financement est un combat quotidien. En France, les financements privés ne sont pas les seuls soutiens des athlètes paralympiques. Ces derniers doivent multiplier les sources de revenus. Ils peuvent, à certaines conditions, bénéficier de subventions locales, d’une aide de leur club, de l’Agence Nationale du Sport ou encore de la fédération handisport bien que  de nombreux frais restent à leur charge. Cet état de fait pousse certains à recourir à d’autres alternatives comme le crowdfunding pour financer leur carrière.

Ainsi, alors que les moyens financiers nécessaires pour arriver au meilleur niveau représentent un vrai défi pour les athlètes, c’est paradoxalement lors de leur consécration aux Jeux qu’ils vont bénéficier d’un gain conséquent. Les instances françaises ont en effet décidé en 2008 d’aligner les primes paralympiques sur les primes olympiques (or : 65.000 €, argent : 25.000 € et bronze : 15.000 €).

Les chaînes télévisées mobilisées pour l’occasion

L’inclusion par la diffusion ! L'attrait grandissant des Jeux Paralympiques pour les téléspectateurs se manifeste par une significative augmentation du nombre de diffuseurs et de diffusion.

Pour l’évènement, 150 chaînes de télévision, radios, médias en ligne se sont mobilisés pour couvrir les Jeux sur 177 territoires des cinq continents. En France, France Télévisions a présenté 100 heures d'antenne en direct et de nombreuses rediffusions. La chaîne L'Equipe, de façon complémentaire, a retransmis les moments sportifs forts ainsi que les principales performances françaises.

La grande apparition des sponsors dans les enceintes sportives !

Alors qu’ils étaient absents des stades pour les Jeux Olympiques un mois auparavant, les sponsors ont fait leur grande apparition aux Jeux Paralympiques !

Le Comité international paralympique (IPC) a permis la visibilité des sponsors afin d'optimiser les recettes marketing des comités d'organisation et d'offrir une exposition supplémentaire aux marques partenaires. En effet, si les Jeux Paralympiques sont de plus en plus mis en avant, ils sont encore loin des Jeux Olympiques en termes de retombées. Ainsi, depuis 2018, l'IPC et le Comité International Olympique (CIO) ont signé l’ “IOC/IPC Agreement”, qui les lie jusqu'aux Jeux de Brisbane (Australie) prévu en 2032. Ce partenariat à long terme permet une entente des deux institutions sur des aspects commerciaux et marketing. Par cet accord, les partenaires signant avec le CIO obtiennent aussi les droits des Jeux Paralympiques.

À Tokyo, la présence des marques est tout de même restée très discrète par rappport à d’autres grands événements sportifs, afin de respecter les lignes directrices de l’événement.  

Pour résumer, Tokyo fait figure de record puisque 60 entreprises se sont associées aux Jeux ! L’IPC s’est notamment réjoui que de plus en plus de sponsors activent leurs accords avec des communications spécifiques autour des Jeux Paralympiques.

Des athlètes féminines en nombre record

En effet, la parité hommes-femmes a été placée au centre des préoccupations du Comité Paralympique International (IPC), du gouvernement Japonais et du gouvernement métropolitain de Tokyo (TMC).

Ainsi lors de ces Jeux, 40,5% d’athlètes étaient des femmes (1782 athlètes), contre 38,6% à Rio (1671 athlètes). L’ensemble des Comités Nationaux Paralympiques participants ont été, pour la cérémonie d'ouverture, encouragés à avoir deux portes-drapeaux,  un homme et une femme.

Cette parité se retrouve dans les instances organisationnelles des Jeux. À la suite de la nomination d’Hashimoto Seiko, nouvelle Présidente du Comité d’organisation de Tokyo 2020,  le conseil exécutif du Comité s’est élargi atteignant les 42% de femmes en son sein. Ces Jeux Paralympiques ont ainsi été témoins d’une volonté des diverses instances d’accroître la participation des femmes à toutes les échelles.

La France, dans les starting block pour Paris 2024

Les Jeux de Tokyo se sont désormais conclus, place à Paris 2024 ! Trois ans, c’est le temps qui reste à Paris pour se préparer à accueillir les athlètes du monde entier.

Dans le cadre des Jeux Paralympiques, Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris 2024, explique vouloir créer un réel engouement autour des Jeux et poursuivre les travaux afin de rendre accessible les sites et transports parisiens. Le défi est de taille : en 2020, seuls 3% des 303 stations de métro parisiennes étaient accessibles aux personnes en fauteuil roulant.

Selon lui, cet évènement, encore trop inconnu en France, ne peut que se démocratiser davantage. Il souhaite intégrer dans l’ensemble des futurs évènements liés à Paris 2024 une dimension paralympique prononcée.

Alors que la tournée des drapeaux olympiques et paralympiques a débuté en Seine-Saint-Denis en septembre, l’engouement est déjà présent puisque plus de 140 villes se sont montrées intéressées. Surtout, un sondage réalisé début septembre par l’institut IFOP pour le comité d’organisation de Paris 2024 dévoile que 90% des Français soutiennent l’organisation des premiers Jeux Paralympiques d’été en France... Plus que 3 ans d’attente !

 

Yanis Lahmeri, Chargé de mission Relations Institutionnelles et Internationales chez SPORSORA

Shana Tossa, Assistante Chef de projet chez Sporsora