Publié le 01 décembre 2022

[SPORT BUSINESS CLUB] Emmanuel Pionnier, AFP : "Au Qatar, finalement tout se passe très bien"

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Dans l'imposant centre de presse du Mondial, à Doha, l’AFP (Agence France Presse) a facilement pris ses quartiers. Toutes les équipes de l’agence de presse se sont installées dans l’immense salle réservée aux photographes accrédités pour cette Coupe du Monde masculine de football 2022 au Qatar. Mieux, les rédacteurs disposent d'une pièce à eux pour travailler plus tranquillement. Dans cet espace de 40 mètres carrés s'entassent ordinateurs, écrans... et journalistes. C'est Emmanuel Pionnier, directeur de la rédaction de l’AFP Sport, qui veille sur cette grosse équipe de 150 personnes.

Quel est le dispositif de l’AFP pour ce Mondial au Qatar ?

Emmanuel Pionnier : « Les premières personnes de l'éditorial et de la coordination sont arrivées le 11 novembre 2022. Quelques autres étaient déjà présents sur place avant cette date, pour la partie logistique et préparer l'arrivée de l'ensemble des journalistes de l'AFP. Les reporters sont arrivés entre le 16 et le 17 novembre, soit seulement quelques jours avant le début du Mondial. D'habitude nous arrivons bien plus tôt mais les circonstances font que nous avons dû retarder notre départ pour pouvoir suivre la fin des cinq grands championnats européens ».

Combien êtes-vous au Qatar ?

E.P. : « Pour couvrir au mieux l’évènement, il y a près de 150 personnes sur la partie éditoriale, dont 60 journalistes rédacteurs. Cela comprend aussi les photographes et la filiale allemande de l'AFP. Ce sont des chiffres à peu près comparables aux Coupes du Monde masculines précédentes. Dans ce contingent, nous avons un gros dispositif concernant les photos ».

Comment l’AFP s’est préparée à cet évènement ?

E.P. : « D'abord avec la logistique. Même si cette Coupe du monde au Qatar se joue dans un petit périmètre, il a fallu anticiper les déplacements. Sinon sur cette édition nous logeons tous dans une même résidence. Nous sommes à dix minutes en transport du centre de presse. C'est vraiment très bien. Pour la préparation éditoriale, nous travaillons depuis de nombreux mois. Elle s'est intensifiée sur l'extra-sportif avec les nombreuses polémiques. Nous nous sommes préparés en ayant le plus d'interlocuteurs possible. Par ailleurs, nous nous sommes appuyés sur nos bureaux installés dans la région. Enfin, depuis le mois de mars, une journaliste française de l'AFP vit à Doha. Elle s'est imprégnée du pays et a pu aller sur le terrain très tôt ».

Comment qualifieriez-vous les conditions de travail pour l'AFP ici ?

E.P. : « Nous étions inquiets sur les transports. Finalement tout se passe très bien. Il y a des navettes pour aller aux stades, pour en revenir. Il y a des salles de presse dans les stades. Le centre média principal est exceptionnel, avec des capacités technologiques efficientes. L'accès aux joueurs est satisfaisant. Les conditions de travail sont excellentes ».

Avez-vous toute liberté pour travailler ?

E.P. : « Nous n'avons eu aucun problème. C'est vrai qu'avant le début du Mondial, un journaliste danois a connu une mésaventure. Mais tous nos journalistes et photographes ont toujours pu faire leur travail. Il n'y a rien à signaler ».

Quelles retombées attendez de cette couverture du Mondial ?

E.P. : « Il s'agit d'un grand événement : c'est donc important pour l'AFP. Les autres médias ne se déplacent pas forcément. C'est une dominante mondiale pendant un mois. Nous nous devons d'être présents dans toutes les langues et de fournir un maximum d'informations. Concernant les retombées commerciales, je ne suis pas sûr que cela amène plus de clients. Mais cette couverture c'est aussi ce pourquoi les clients s'abonnent. Nous sommes présents sur tous les matchs, toutes les conférences de presse, tous les entraînements ».

Est-ce pour l'AFP une sorte de répétition avant les Jeux de Paris 2024 ?

E.P. : « Non. Ce n'est pas un test grandeur nature, ni une préparation. Nous avons une histoire sur les grands évènements. Cela fait des décennies que nous couvrons les Jeux olympiques, les mondiaux d'athlétisme, les Coupes du Monde de rugby, le Tour de France... A un an et demi des J.O., nous allons peut-être apprendre des petites choses mais cela n’ira pas plus loin. En revanche, cet événement rôde nos jeunes journalistes. Par ailleurs, nous en profitons pour tester de la technologie. Au Qatar nous avons installés des robots photos. Ils permettent de suivre un joueur durant tout un match ».

Entretien : Titouan Laurent, envoyé spécial à Doha (Qatar)
© SportBusiness.Club décembre 2022

 
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