Publié le 25 juin 2020

FDJ Sport Factory : Demain le sport (deuxième volet)

Le mois dernier, vous avez pu découvrir le premier volet de « Demain le sport », qui donnait la parole aux sportifs de la FDJ Sport Factory pour qu’ils partagent leur vision sur le sport d’après. La FDJ Sport Factory propose aujourd’hui de découvrir le second volet de leur réflexion dans lequel ils partagent leur vision des événements sportifs à venir.

Le sport doit rester une fête !

Si nos sportifs s’accordent à dire que les grands événements recevront moins de public pendant un temps, ils sont tous persuadés que la situation devrait revenir à la normale après une période de flottement. C’est ce que pense par exemple Nathan Petit (para-judo) : « les grands événements accueilleront de nouveau autant de monde, lorsque cette crise sera passée ». Pour Romane Dicko (judo), la découverte d’un vaccin, la mise en place de systèmes de nettoyage poussés et beaucoup de discipline devraient permettre d’accueillir à nouveau du monde sur les grands événements.
Ils sont nombreux à considérer que les gens ont besoin de se rassembler, de fêter. Les grands événements sont un vecteur d’émotions fortes, de passion. Il y a une vraie ferveur autour des événements sportifs qui sont, selon les mots de Victor Levecque (équitation) des « lieux de rassemblement populaire ».

Le public est essentiel dans les grands événements. Ainsi, pour Arthur Bauchet (ski alpin handisport) « les grands événements ont également quelque chose de motivant grâce au public qui est présent. Par exemple, des Jeux Paralympiques ou Olympiques à huis clos, ce n’est plus du tout la même chose ». Même constat chez Romane Miradoli (ski alpin) « les athlètes ont besoin de leurs supporters, c’est indispensable ». Anthony Jeanjean (BMX), espoir de la pépinière, va même plus loin et « espère qu’il y aura de plus en plus de monde sur les manifestations sportives pour montrer au monde entier que le sport est une source positive ».
Ils sont cependant plusieurs à proposer des réflexions sur la manière dont cette crise pourrait faire évoluer les grands événements sportifs. Marie Bochet (ski alpin handisport), ambassadrice de la FDJ Sport Factory, pense par exemple que de nouveaux types d’événements sportifs pourraient émerger, notamment grâce au numérique. Ysaora Thibus (escrime) pense elle aussi qu’il faudra mettre en place de nouveaux systèmes pour partager largement les compétitions sportives, citant notamment le streaming et les réseaux sociaux, mais aussi la réalité virtuelle ou les jeux vidéos. Une réflexion que partage Magda Wiet-Hénin (taekwondo) : « pourquoi ne pas mettre en place un système pour permettre à tous les sports même les moins médiatisés d’être filmés et rediffusés à la carte ? ».  Elle souligne aussi que dans son sport, supprimer les Jeux Olympiques serait très nuisible puisque c’est la seule compétition offrant une vraie visibilité aux athlètes. Mickaël Mawem (escalade) souligne quant à lui l'importance des communautés digitales pour ces sportifs.

Pour Michaël Jérémiasz (tennis fauteuil), parrain de la FDJ Sport Factory, c'est l'occasion de réfléchir à la manière dont on filme le sport. S’il n’est plus possible de se rendre au stade, il faut réinventer la production d’images, et mettre en avant les personnalités un peu différentes.

Selon Valentin Prades (pentathlon moderne) il va falloir réinventer le sport. Il souligne que le contact physique a une place importante pour les sportifs, pour célébrer, s’encourager, se saluer ; c’est aussi une marque de respect. Il soulève ainsi la question de faire passer des messages et des émotions tout en gardant une certaine distance. Il faudra également être plus vigilants sur les règles d’hygiène pour les sportifs comme pour les supporters pour pouvoir célébrer le sport différemment.

S’ils sont profondément affectés dans leur pratique, les sportifs sont aussi conscients que cette crise touche très largement tous les pans de l’économie. Pour Victor Levecque c’est une occasion de transformer notre société, en allant vers plus de solidarité. Romane Dicko pense que la crise a fait prendre conscience de l’importance de l’écologie : « Ce sont des éléments que l'on ne peut pas ignorer, donc le monde devra s'adapter ». De son côté, Ysaora Thibus est convaincue que la crise aboutira à « une baisse du modèle capitaliste de surconsommation et un regard bienveillant sur la planète ». Pour Marie Bochet, il faut aussi réaliser l’impact énorme sur les partenariats, essentiels à la survie de certains sportifs. Il faudrait profiter de la crise pour questionner l’ensemble des acteurs du sport pout engager une démarche de changement. Cela prendra du temps, mais c’est la seule manière de vraiment faire changer le sport. Nicolas Parlier (kitesurf) pense, lui, qu’il faut remettre en cause la façon dont fonctionne le sport de haut niveau : avoir le meilleur matériel, gagner des compétitions à l’international, cela consomme énormément. « Il va forcément y avoir un facteur limitant de la performance, nous ne pourrons pas continuer comme ça ». Il est persuadé que la transition écologique doit se faire largement, en favorisant des modèles plus performants avec impact positif.

Quelques idées de bonnes pratiques pour le sport de demain ?

Mathilde Gros : proposer des journées de détection aux filles pour tester plusieurs sports sur une même journée, à l’image de ce qui peut être fait au Japon par exemple. Ce serait un moyen d’attirer des filles vers des sports où elles sont encore trop peu représentées, à l’instar du cyclisme.

Ben Cavet : encourager la diffusion de séries immersives pour faire découvrir des sports et pousser le grand public à les suivre. « On a l'impression de connaitre les athlètes, à un point où ils deviennent tes amis que tu as envie de voir réussir ».

Arthur Bauchet : réunir en une seule fédération les sports olympiques et paralympiques.

Michaël Jérémiasz : accentuer la prise de conscience écologique et encourager les événements écoresponsables, avec consignes sur les verres en plastique ou interdiction de bouteilles comme c’est de plus en plus le cas.

Nicolas Parlier : s’inspirer des bonnes pratiques environnementales sur certains événements en Suisse ou en Norvège par exemple (bouteilles recyclées, fontaines à eau, ramassage de déchets). 

Marie Bochet : repenser le statut des sportifs de haut niveau afin de leur garantir une meilleure protection, à l’image de ce qui peut exister au Canada ou aux Etats-Unis (professionnaliser les athlètes pour réduire leur précarité).

Source : Newsletter FDJ Sport Factory