Publié le 23 juillet 2020

FDJ Sport Factory : Retour à la compétition pour Johanne et Vahiné

Le 7 juillet dernier, les surfeurs français retrouvaient les vagues à Hossegor pour la Coupe de la Fédération, 1ère compétition de surf depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Alors que le lieu était resté secret pour ne pas attirer de public, la FFSurf retransmettait l’événement en direct sur Facebook et Youtube. L’occasion pour deux de nos athlètes, Johanne Defay, membre de la FDJ Sport Factory, et Vahiné Fierro, membre de la pépinière, de retourner à l’eau.

FDJ : Vahiné, tu viens d’intégrer la pépinière de la FDJ Sport Factory. Peux-tu te présenter rapidement ?
Vahiné Fierro : Je m’appelle Vahiné, j’ai 20 ans et je viens de Tahiti. J’ai commencé le surf vers 5 ans. J’ai grandi sur une île dans un environnement pas vraiment porté sur la compétition. Je n’avais jamais vraiment fait d’entraînement avant mes 14 ans et mes premières compétitions locales. L’une des raisons pour lesquelles j’ai commencé les compétitions est lié au fait que j’admirais les surfeuses qui étaient soutenues par de belles marques.A 16 ans, j’ai débuté les compétitions internationales, soutenue par des sponsors. Aujourd’hui je fais partie de la famille FDJ : c’est vraiment un honneur pour moi et je suis très heureuse d’avoir intégré la pépinière de la FDJ Sport Factory. La dotation est vraiment importante pour moi, elle va m’aider à tous les niveaux : le logement, les déplacements, la vie quotidienne, mais aussi pour le matériel et la rémunération des coachs.

FDJ : Comment avez-vous vécu ce retour à la compétition ?
Johanne Defay : C’était vraiment un plaisir de pouvoir remettre un lycra ! On ne savait pas exactement où et quand ce serait, du fait des restrictions liées au Covid. Etant donné que j’évolue sur le circuit professionnel, je n’ai pas le droit de faire des compétitions amateurs mais comme je venais à Hossegor et que tout est à l’arrêt, la fédération a accepté que je fasse cette compétition. L’ambiance était très bonne, j’abordais vraiment cette compétition sans pression même si évidemment, une fois dans l’eau, on se prend au jeu et on essaye de scorer ! J’étais attendue car j’étais la mieux classée parmi les compétitrices. J’ai remporté la coupe mais ce que je retiens surtout c’est vraiment cette bonne journée avec mes amies. Habituellement on ne fait jamais de compétitions entre Français et là, c’était plutôt marrant d’être ensemble !

FDJ : Et pour toi Vahiné ? Tu étais la plus jeune de cette compétition ?
Vahiné : Je n’étais pas la plus jeune de la compétition mais de la finale. Je finis troisième. J’aurais bien aimé gagner mais je n’ai pas réussi à avoir les bonnes vagues et à m’exprimer comme je le voulais. Mais bon, troisième c’est pas mal.

FDJ : Est-ce que l’une de vous peut nous expliquer comment on compte les points lors des compétitions ?
Johanne : Le format de la Coupe de la Fédération est un peu spécial : tout le monde passe deux fois, lors de deux séries de 25/30 minutes dans l’eau avec pour objectif de faire deux top scores. Les vagues sont notées sur 10, on peut en prendre autant que l’on souhaite et les deux meilleures notes sont additionnées pour nous donner un total sur 20. Habituellement, sur les compétitions, nous sommes regroupés par séries, avec deux ou quatre surfeurs dans l’eau.

Si on est deux, le premier ou la première passe au tour suivant et l’autre est éliminé(e). Si on est quatre, les deux premier(e)s passent, les deux autres sont éliminé(e)s. Et on avance comme ça jusqu’à la finale.

Pour les Jeux, ce sera différent : nous serons vingt garçons et vingt filles, ce qui est beaucoup pour une compétition de surf. Il y aura donc un système particulier pour éliminer les compétiteurs au premier tour, avec probablement un tour de repêchage, car on dépend beaucoup des conditions et il est parfois difficile de s’exprimer sur une seule série de 30 minutes. Pour compter les points, durant ces séries, on peut prendre un nombre de vagues illimitées. Toutes les vagues prises sont notées sur 10 par un jury de cinq personnes. La meilleure et la moins bonne note sont éliminées, et on fait une moyenne des trois autres. A la fin, on prend les deux top scores pour faire une note sur 20. Cette note dépend de plusieurs paramètres. Le choix de vague est évidemment essentiel : plus elle est belle, plus on peut s’exprimer. Ensuite, sur la vague, il faut avoir de la vitesse et de la fluidité, de l’engagement, surfer dans la partie critique de la vague, c’est-à-dire la partie creuse, et enfin, bien enchaîner les manœuvres.

FDJ : Normalement, les Jeux se tiendront l’été prochain à Tokyo ? Quel est votre programme d’ici là ?
Vahiné : Moi, je ne suis pas encore qualifiée, mais j’ai une dernière chance lors du championnat du monde. Il devait se tenir en mai dernier mais il a été annulé à cause du Covid. La date n’est pas encore fixée. Ce sera une grosse échéance car tous les pays qui veulent participer aux Jeux seront présents et je dois finir obligatoirement dans le Top 6 pour intégrer l’équipe de France qui ira à Tokyo.

FDJ : Et pour toi Johanne qui as déja décroché ta qualification ?
Johanne : Je suis toujours en attente des annonces de la WSL (ndlr : la ligue mondiale professionnelle de surf). On pensait que les compétitions pourraient reprendre en 2020 mais ce n’est pas certain. Si c’est le cas, je vais rester ici dans le Sud-Ouest, et si jamais on peut voyager, j'irai au Japon pour tester la vague que je n’ai encore jamais surfée.

FDJ : En 2024, les Jeux auront lieu en France, vous y pensez déjà ?
Vahiné : Pour le moment, j’avoue que je me concentre sur 2021, étant donné que j’ai toujours une chance de me qualifier. Mais évidemment que je pense à 2024. Ce serait génial de pouvoir représenter la France et Tahiti, qui plus est là-bas ! Je vais d’ailleurs essayer d’y passer plus de temps, je pense que c’est important de se mettre dans les conditions, surtout que c’est une vague très exigeante.
Johanne : J’ai eu la chance de surfer Teahupoo pour la première fois en début d’année. C’est aussi une des destinations que je vise si la ligue ne reprend pas et que l’on peut voyager. Peut-être pas là, en juillet-août, car c’est la grosse saison, il y a beaucoup de houle et je préférerais me familiariser avec la vague dans d’autres conditions.
Évidemment 2024 est une grosse échéance, surtout avec la situation actuelle concernant Tokyo et les incertitudes sur la tenue même des Jeux. Pour tous les sportifs français, ce sera quelque chose d’exceptionnel, et bien sûr pour nous les surfeurs avec une vague incroyable comme celle de Teahupoo !

Source : Newsletter FJD Sport Factory