Publié le 29 avril 2021

[NEWS TANK SPORT] Paris 2024 : « Il y a une opportunité business dès à présent sur le licensing »

« 70 % du chiffre d’affaires licensing (sur un objectif merchandising total de 127 M€) sera probablement réalisé en 2024, mais nous avons dès aujourd’hui une opportunité business avec nos marques “équipe de France” , “Paris 2024” ou “Allez les Bleus” , ainsi que via notre mascotte ou nos gammes autour des pictogrammes de chaque sport », déclare Marlène Masure, directrice commerciale et marketing du COJO Paris 2024, le 20/04/2021.

Son service a publié ses appels à manifestation d’intérêt pour le développement de sa gamme de produits officiels sous licence le 09/04/2021. « Au total, près de 10 000 références de produits sous licence seront proposés via tous les canaux de distribution », expliquait alors le COJO.


« Nous continuons d’être en discussions avec des entreprises qui ont des besoins d’image, mais à trois ans des Jeux, à mesure que nos besoins opérationnels se font plus précis, il est plus simple de cibler nos besoins avec de potentiels partenaires sur la base de besoins exprimés. Nous avons, par exemple, lancé un appel d’offres pour la restauration du Village ; trouver un partenaire pour une telle livraison nécessite de la maturité dans l’expression de nos besoins », poursuit la directrice commerciale du COJO qui a accueilli notamment Cisco (le 13/04/2021) et Atos (le 16/04/2021) comme partenaires autour de la cybersécurité. 


« La dimension RSE, mais aussi celle de l’inclusion sont clés pour Paris 2024. Nous avons comme projet l’excellence environnementale et nous avons annoncé être le premier événement à impact positif pour le climat. Nous souhaitons tenir ces engagements vertueux et aboutir à l’option la plus responsable possible dans le cadre de notre budget », ajoute Marlène Masure qui répond aux questions de News Tank.


L’Américain Cisco et le Français Atos sont devenus partenaire et supporter officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, avec tous les deux un volet autour de la cybersécurité.

Nous pouvons utiliser les compétences des partenaires Top du CIO comme Atos et nous servir d’alliance de compétences. Atos a ainsi signé une extension nationale pour les Jeux de Paris 2024 autour de la cybersécurité. Cisco a soutenu les Jeux Olympiques et Paralympiques de Londres (2012), Rio (2016) et Tokyo (2021) sur le hardware et les infrastructures réseaux. Ils ont acquis une expertise olympique et sont aussi déjà proches de notre partenaire Orange. Cisco était donc une évidence, d’autant qu’ils vont fournir le matériel et Atos les services. En France, Cisco n’a pas d’équivalent sur l’expertise hardware. 

Vous aviez annoncé le début de l’amplification du démarchage international, notamment en Chine, au Japon ou aux États-Unis. Cisco est-il le premier de ces accords ? 

Non, l’accord a été passé directement avec Cisco France. Cela fut néanmoins plus simple pour la filiale française de vendre cet accord à son siège, car le groupe a déjà pu constater la valeur et l’empreinte que pouvait apporter un tel partenariat au niveau d’un pays à Londres et Rio de Janeiro. Ce partenariat va bénéficier à l’écosystème français en terme d’emplois, de revenus, de marchés, etc.

Nous commençons aujourd’hui à démarcher les entreprises internationales.

Le COJO entre donc dans une nouvelle phase, avec la volonté de trouver des partenaires répondant à des besoins spécifiques pour livrer les Jeux Olympiques et Paralympiques ?

Le travail de prospection se fait en parallèle pour tous les types de partenaire. Nous continuons d’être en discussions avec des entreprises qui ont des besoins d’image mais, à trois ans des Jeux, à mesure que nos besoins opérationnels se font plus précis, il est plus simple de cibler nos besoins avec de potentiels partenaires sur la base de besoins exprimés. Nous avons, par exemple, lancé un appel d’offres pour la restauration du village ; trouver un partenaire pour une telle livraison nécessite de la maturité dans l’expression de nos besoins.

La dimension unique du projet et les contraintes imposées par le CIO en termes de visibilité font que l’on commercialise des accords qui n’ont pas la logique habituelle du sponsoring. Les partenaires nous rejoignent davantage pour un projet, en amont et pendant les Jeux, pour soutenir les fans, les athlètes, etc., mais aussi pour laisser un impact à l’échelle du pays. Nos trois piliers sont donc célébration, engagement et héritage. Nous voulons faire de ces Jeux ceux de toute la France et créer une grande ferveur populaire. Nous avons pour ce faire deux outils à disposition : un outil BtoBle label Terre de Jeux, avec plus de 1 500 collectivités qui portent déjà nos valeurs déjà, et un outil BtoCle Club, qui réunit une communauté au travers de challenges mobilisant la France entière avec le soutien des athlètes.  

Vous avez lancé des appels de marché concernant le licensing. Pourquoi le faire si tôt, à trois ans du coup d’envoi des JOP ? Quels sont les objectifs majeurs de votre cahier des charges ? 

Nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt. Nous avons l’obligation de publier ces appels à manifestation d’intérêt qui expriment les catégories sur lesquelles nous souhaitons des licenciés. Nous ne le faisons pas dans une logique commerciale, mais plutôt dans une logique informative, équitable, pour que chaque entreprise puisse nous approcher si elle le souhaite.

70 % du chiffre d’affaires licensing sera probablement réalisé en 2024, mais nous avons, dès aujourd’hui, une opportunité business avec nos marques « équipe de France », « Paris 2024 » ou « Allez les Bleus », ainsi que via notre mascotte ou nos gammes autour des pictogrammes de chaque sport.  

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Nous attendons 127 M€ de ressources supplémentaires issues des produits officiels sous licence, soit entre 2 milliards et 2,5 milliards d’euros de ventes produits, via une soixantaine de licenciés dans toutes les catégories imaginables. Signer tout cela prend du temps car il faut identifier les meilleurs licenciés, rédiger les contrats et affiner les exigences, d’autant plus que nous voulons que les licenciés prennent des engagements en matière de produits biosourcés, d’inclusion, etc. Nous fixons pour ce faire un cahier des charges important. Notre exigence sera la même pour les entreprises françaises ou internationales. 

Le marché Français aujourd’hui n’est pas toujours structuré pour faire face aux milliers de produits que nous allons produire. Nous savons que sur une période si courte - trois ans avant les Jeux-, des entreprises internationales nous accompagnerons. Nous cherchons donc une combinaison réaliste nous permettant un engagement de tous.

Un partenaire de niveau supporter officiel pourrait-il ne s’associer qu’à un site olympique, une zone comme le département des Yvelines, voire à un seul sport ? 

Non, la manière dont nous commercialisons les Jeux de Paris 2024 ne permet pas de séparation par événement, sport ou région. Nous signons des droits domestiques à l’échelle de la France. Nous représentons tous les sports et laissons les fédérations s’occuper d’une discipline en particulier.  

« Nous allons annoncer deux partenaires supplémentaires de rang 2 avant la fin 2020 », aviez-vous indiqué le 01/10/2020, jour où Orange est devenu partenaire premium. Depuis, seul Cisco a signé.  

D’autres annonces vont bientôt intervenir. Cela prend du temps et dépend de beaucoup de choses : rédaction des contrats, maturité des entreprise partenaires et leur souhait de communiquer ou non dans cette période et ce contexte compliqué.  

Allez-vous respecter une sorte de trêve de communication avant et pendant les JO de Tokyo ?  

Il n’y a pas d’accord de « trêve » avec Tokyo, car nous vendons des droits domestiques et une communication sur le marché français. Il n’y a donc pas de compétition possible de visibilité entre deux accords, l’un pour Paris et l’autre pour le Japon. Nos partenaires sont d’ailleurs en plein préparatifs pour célébrer et soutenir une équipe de France unifiée à Tokyo. De notre côté, nous préparons activement Tokyo, car notre olympiade débute à ce moment-là, une fois éteinte la flamme olympique de Tokyo.

Pouvez-vous nous rappeler comment Lacoste et Le Coq Sportif vont cohabiter pendant cette période ? 

Lacoste communique sur l’équipe de France jusqu’aux Jeux de Tokyo et les droits du Coq Sportif démarrent au 01/10/2021. En revanche, le Coq Sportif est partenaire de Paris 2024 et équipera le staff du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 lors des Jeux de Tokyo. Au regard du contexte, nous avons souhaité permettre à Lacoste d’aller au bout de l’aventure en habillant l’ensemble des athlètes jusque fin septembre 2021. L’accord sera finalement déployé comme prévu, mais avec un délai dû au report des JO de Tokyo.  

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Comment mettez-vous la RSE au cœur de chacun de vos accords ? 

La dimension RSE, mais aussi celle de l’inclusion sont clés pour Paris 2024. Nous avons comme projet l’excellence environnementale, et nous avons annoncé être le premier événement à impact positif pour le climat. C’est une obsession au quotidien que l’on ne peut assouvir sans l’aide de nos partenaires, dont EDF qui s’est par exemple engagé à nous livrer de l’énergie verte sur tous les sites de compétitions et au siège de l’organisation. BPCE nous accompagne partout en France pour embarquer les entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire ainsi que les TPE-PME. EDF comme Atos ou Orange communiquent autour de leurs engagements en matière de responsabilité environnementale.  

Nous souhaitons tenir ces engagements vertueux et aboutir à l’option la plus responsable possible dans le cadre de notre budget. Notre directeur des achats a d’ailleurs créé un code d’approvisionnement et des obligations en ce sens. Il n’y a pas pour autant de dogmatisme comme pour nos licenciés. Cependant, si nous pensons qu’un accord présente un risque réputationnel, nous ne le signerons pas.  

Source : News Tank Sport