L’agence de design Leroy-Tremblot a travaillé à partir de 2014 avec l’UEFA pour habiller à peu près tous les lieux de célébration et de passage de l’UEFA EURO 2016™ , dont les stades, les villes hôtes, les fan-zones et les gares. Un défi graphique immense que l’agence a relevé avec brio.
Depuis quand travaillez-vous avec l’UEFA et comment s’est effectué le rapprochement ?
Le rapprochement s’est fait en deux temps. Nous avons d’abord été consultés fin 2012 sur la création de l’identité visuelle primaire de l’UEFA EURO 2016™ (logotype et système graphique). Bien que nous soyons allés jusqu’au dernier tour sur cet appel d'offre, c’est une autre agence de design qui a été retenue. En 2014, l’UEFA nous a retenu pour décliner et normaliser cette identité sur la plus part des sites stratégiques de la compétition : les stades, les fan-zones, les villes hôtes, les camps d’entrainement, les bus d’équipes, et pour finir les grandes gares SNCF.
Cela paraît un chantier colossal, comment vous y êtes-vous pris ?
Nous nous sommes appuyés sur notre expérience et notre expertise dans le domaine du sport : nous avions déjà travaillé sur les Jeux Equestres Mondiaux, les Coupes d’Europe de Rugby, la Coupe de France avec la FFF, Le Tour de France, le Dakar, les 24 Heures du Mans… Il a fallu d’abord bien s’imprégner de l’identité visuelle existante afin d’être cohérents avec les éléments déjà mis en place. Ensuite, nous avons étudié chaque espace, leurs formes et leurs spécificités. Pour les stades, nous avons d’abord tenu compte du brief en fonction de l’architecture générale des stades, puis nous avons défini toutes les façons dont l’identité visuelle pouvait être déclinée du parvis au terrain, objet de toutes les attentions. Il y a eu à chaque fois des étapes de créations ou l’on explorait largement le champ des possibles. A partir de l’axe créatif retenu par l’UEFA, il y avait plusieurs phases de développement. Lors ces étapes de travail, de nombreuses simulations ont été faites en maquettes mais aussi un test grandeur nature, au Stade de France, en avril 2015 où l’UEFA avait installé des caméras pour pouvoir apprécier et ajuster l’habillage stade en situation de retransmission. Pour les gares, cela a également été complexe car il fallait tenir compte de l’architecture et de l’inventaire des espaces retenus de chacune d’entre elles.
En tant qu’agence de design, vous ne vous êtes donc pas occupé de la réalisation ?
Non, la réalisation et la mise à l’échelle ont été réalisées directement par l’UEFA, les villes hôtes ou les nombreux prestataires retenus qui eux allaient jusqu’à la production et la mise en place des supports. Pour les cadrer et les guider, nous avons conçu différents types d’outils avec des chartes graphiques spécifiques pour l’habillage des stades et des Fans Zone, des masques pour l’habillage des villes hôtes et des nuanciers techniques par type de support. Pour les bus des équipes et les écrans géants des fan-zones, nous avons livré des fichiers à la cote et au millimètre près.
A quel genre de difficultés avez-vous pu être confrontés ?
Honnêtement, nous n’en n'avons pas vraiment rencontré. La rigueur et l’anticipation de l’UEFA ont été très précieuses. Nous partageons leur niveau d’exigence. En revanche, c’est vrai qu’il a parfois fallu s’adapter à des fortes variations dans la vitesse d’avancement du travail. Il est arrivé qu’on avance très vite sur un projet, et que sur le suivant les choses restent un certain temps en stand-by, à cause d’un processus de validation à plusieurs niveaux : les collectivités locales, les partenaires, la SAS Euro 2016 et l’UEFA. Cette gymnastique entre accélérateur et frein n’est pas toujours facile à gérer dans un planning mais nous y sommes habitués, l’agence travaillant exclusivement dans le domaine du sport.
Dorénavant, avez-vous prévu d’autres collaborations avec l’UEFA ?
Cela n’a pas été évoqué dans la mesure où nos missions étaient spécifiquement liées à l’UEFA EURO 2016™. Je sais qu’ils ont apprécié notre travail et notre professionnalisme dans le respect des contraintes et des délais. C’était une première réussie et j’espère que l’agence aura l’occasion de s’exprimer sur les autres événements organisés par l’UEFA.