Publié le 30 mars 2015

Bilan du Sommet de la Course à Pied

Retour sur la première édition du Sommet de la Couse à Pied, dont SPORSORA était partenaire.

Pour le monde de la course à pied, ce fut une grande première où le partage d’expériences a permis de mieux imaginer ce que pourrait être, demain, la discipline. La Maison des Travaux Publics a en effet accueilli, mercredi 25 mars, le premier sommet de la Course à pied. quelque 200 représentants des acteurs du milieu (organisateurs, clubs, annonceurs, professionnels de santé, équipementiers, collectivités territoriales, startups, réseaux sociaux…) s’étaient réunis à l’initiative de la Fédération Française d’Athlétisme et de SL Events, pour un état des lieux et une prospective de la pratique dans l’Hexagone. Cinquante journalistes et bloggeurs, dans un domaine où la communication en ligne prend de plus en plus d’importance, étaient également présents.

Basé sur la vaste étude de l’agence SportLab, mandatée par la FFA, et qui révèle que la France compte actuellement plus de 9 millions de coureurs dont 5,7 millions qui pratiquent au moins une fois par semaine, ce 1er Sommet a permis la rencontre d’acteurs qui, s’ils se croisent en permanence, n’ont que rarement l’occasion de réfléchir à un mouvement sociétal. Un phénomène sur lequel Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, a tenu à revenir en ouverture du Sommet. « Les politiques publiques doivent s’adapter à un tel mouvement, a-t-il indiqué. A court terme, nous devons déjà voir comment encadrer tous ces pratiquants, qui ont besoin de conseils. Dans cette démarche de sport santé, c’est une obligation essentielle. »

Au fil de six débats, les intervenants (dont Stéphane Diagana, ancien champion du monde du 400 m haies, Roselyne Bachelot, ex-ministre de la santé et de la jeunesse et des Sports, Yann le Moenner, Directeur Général d’Amaury Sport Organisation, Michael Price Directeur Marketing Europe Asics, Jean-François Martins, adjoint à la Mairie de Paris en charge du sport et du tourisme, Antoine Ormières responsable secteur sport Cityzen Sciences, ou François Pesenti Directeur général de RMC SPORT) ont par ailleurs pu tracer les contours d’une discipline qui désormais influe en profondeur sur divers aspects de la vie socio-économique. De l’aménagement des territoires et de l’espace urbain en passant par les enjeux sur la santé publique, le rôle des clubs et associations dans une pratique souvent individualisée, l’arrivée des nouvelles technologies ou l’organisation d’événements de masse, parfois très iconoclastes, qui rassemblent chaque année plusieurs dizaines de milliers de personnes, tous les champs furent balayés. « Aux Etats-Unis, le boom du running correspond aux Jeux de 1984 à Los Angeles, avec la victoire de l’Américaine Joan Benoit, rappelle pour l’exemple Stéphane Diagana. A cette époque, outre-Atlantique, la communauté médicale était partagée : certains pensait qu’on allait vers un problème de santé publique avec tous ces coureurs isolés, d’autres pointaient déjà les bienfaits à long terme. Les études menées par l’université de Stanford pendant vingt ans depuis 1984 ont permis de montrer aujourd’hui, avec le recul, que le taux de mortalité est par exemple deux fois moins élevé chez un groupe qui a commencé à courir cette année-là que chez le groupe témoin qui n’a pas pratiqué le running. Donc, oui, courir permet d’être en meilleure forme. » L’étude révèle par ailleurs que 64% des pratiquants sont en demande de services autour de leur pratique au point que, désormais, les exigences du public en matière de conseils et d’expertise ont poussé entre autre les médias traditionnels à s’adapter à cette demande. « Comment la marque l’Equipe pouvait-elle parler à ces gens-là ? S’est interrogé Xavier Spender, directeur général adjoint de la SNC l’Equipe. Il a fallu changer, s’adapter... pour aller vers l’événement, les coureurs, et être de plus en plus actifs dans ce milieu. Pour nous, c’est aussi un retour aux sources. » François Pesenti, directeur général de RMC Sport, abonde. « Lorsque que la régie publicitaire m’a demandé ce qu’on comptait faire autour du running, il a fallu se rendre à l’évidence : il y avait une vraie attente de conseils, de rubriques autour de la course. » En résumé, il existe là « un marché où nous avons un potentiel de croissance à deux chiffres, a ainsi estimé Loïc Yviquel, président de LGS (Le Groupe SportLab). Quel rôle doivent jouer une fédération et les autres acteurs dans cette démarche ? »

Pour la première fois, les débats ont permis d’échanger les points de vue et objectifs d’acteurs qui, s’ils coexistent souvent, travaillent parfois en parallèle, quand ils ne sont pas en concurrence directe. Un partage et une opportunité de discuter ensemble que beaucoup ont appréciée. « C’est un moment qui n’existait pas auparavant, qui est important car il permet à des entreprises comme la mienne de se faire connaître, estime Kevin Benito, l’un des responsables de weezevent, site de gestion d’inscriptions en ligne. Ça participe à la mise en avant de la course à pied et de ses innovations. » Jean-Pierre Giorgi, bloggeur et animateur du site ‘‘runreporterrun’’, jugeait pour sa part que « l’idée de base est très bonne. C’était une première, et ça a le mérite d’exister ». Benoît Ponton, jeune président du club de Marne-la-Vallée Athlétisme, rappelait lui que les clubs sont bien souvent à la base du mouvement. 37% des pratiquants estiment pouvoir trouver de vraies réponses à leurs attentes dans les clubs« N’oublions pas que les clubs, au moins autant que les entreprises ou les collectivités locales, sont aussi des organisateurs d’événements et de la pratique de la course à pied. Ils sont eux aussi en recherche d’innovations pour leurs adhérents. Bref, il est important que ce genre de sommet, globalement très intéressant, se tienne au moins une fois par an car c’est le seul endroit, plus que sur le salon du running, où les institutionnels et les entreprises ont le temps de se voir et de discuter. » En écho, et comme pour mieux répondre aux souhaits de Bernard Amsalem qui espérait voir les clubs bénéficier de ce mouvement global, Yann Le Moenner l’affirmait : « Nous avons des choses à faire ensemble, nous, organisateurs, avec les clubs et les structures fédérales. C’est un fait, nous nous appuyons aussi sur ces structures et leurs bénévoles pour organiser nos événements, et c’est un partenariat qu’on ne peut qu’approfondir. » Ce qui est certain, c’est que la tâche est immense, l’étude révèle en effet que 8% des non pratiquants de course à pied disent avoir l’intention de s’y mettre, soit un potentiel de 3,1 millions de futurs coureurs !

LES TROPHÉES DU SOMMET DE LA COURSE A PIED 2015

Au final, si les participants se promettaient d’être de la deuxième édition, programmée en 2016, certains espèrent bien être à pareille fête l’année prochaine. The Mud Day Race, nouveau concept inspiré d’un parcours d’obstacles et développé par ASO, a été récompensé du titre d’événement de l’année 2014. Côté objet, c’est le tee-shirt Skins, gamme de vêtements de compression, qui a remporté la palme. Une remise de prix qui sera elle aussi, à nouveau, au programme de la deuxième édition.