Publié le 13 juillet 2022

[News Tank Sport] Environnement : « L’empreinte carbone de la LNR mesurée pour la 1e fois en 2022-23 » (Th. Otton, LNR)

« Nous allons mesurer pour la première fois l’empreinte carbone de la LNR lors de cette saison 2022-23. Plusieurs clubs de Top 14 le faisaient déjà, ce sera désormais également le cas de la Ligue, car nous organisons 15 événements sportifs par an, entre les phases finales de Top 14 et de Pro D2, ainsi que les quatre étapes de l’In Extenso Supersevens. Cela va impliquer tous nos services, mais également nos prestataires », déclare Thomas Otton, directeur RSE et communication de la LNR, à News Tank, le 29/08/2022.

« Nous mesurons notre empreinte carbone afin ensuite de mettre en place des actions pour l’optimiser. Deux axes majeurs se dessinent : la réduction de la consommation d’énergie (climatisation, chauffage, éclairage…) et le transport des supporters, en lien avec les collectivités locales. Nous avions déjà ajouté de nombreux critères environnementaux dans la troisième version du “label stade” voté la saison dernière (réduction énergétique, entretien des pelouses, transport). »

La LNR participe également au groupe de travail « Sport » du plan « Sobriété énergétique » lancé par le ministère de la Transition énergétique et celui des Sports le 30/08/2022. « Maintenant, tous ensemble, nous allons travailler en quatre sous-groupes : sport professionnel, sport amateur, grands événements sportifs internationaux (GESI) et diffuseurs », a expliqué Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, le 30/08/2022.

« Nous suivrons les recommandations d’actions du gouvernement, en plus de celles que la Ligue et les clubs mettent déjà en place », affirme Thomas Otton.

• «  Le secteur du sport représente moins de 1 % de la consommation énergétique de la France et 0,9 % de l’impact carbone, mais son impact, son influence, sa proximité avec la jeunesse, l’ambiance de fête qui souvent l’entoure font qu’il a un devoir particulier d’exemplarité 

• Alors, comment fait-on des économies dans le sport ? A court terme, on peut déjà agir sur un premier levier, celui du chauffage, par exemple des gymnases. Le chauffage, c’est 43 % de la consommation énergétique du secteur. On a des collectivités, je pense par exemple à Angers (Maine-et-Loire), qui est d’ores et déjà dans une démarche consistant à s’engager pour baisser significativement de plusieurs degrés la température dans ses gymnases. »

« Réduire un petit peu la durée de l'éclairage avant la retransmission des matches »

• « Des salles de fitness sont prêtes à passer de 20 à 18 degrés. L’intérêt, c’est que quand on fait du sport, on dégage soi-même de la chaleur, de l'énergie et on peut donc se permettre là un petit levier d'économie.

• Le deuxième élément, c’est l'éclairage. Là, on sait qu’on a des choses à faire sur la nature de l'éclairage qu’on utilise, avec le passage au LED par exemple, mais aussi sur des mesures de rationalisation à propos desquelles le sport professionnel et les diffuseurs TV nous ont donné leur accord pour avancer et réfléchir ensemble, ce qui permettrait par exemple de réduire un petit peu la durée de l'éclairage avant la retransmission des matches.

• On voit là qu’on a donc des postes très concrets : l'éclairage, c’est 18 % de la consommation d'énergie du secteur. Nous avons donc du grain à moudre et la capacité à agir. »

« Vélo, marche : le sport peut être par lui-même une solution »

• « Sur les leviers plus structurels, je pense à tout ce qui est fait sur la mobilité et le sport peut être par lui-même une solution. Parce que le sport, c’est du vélo, c’est de la marche : sur des parcours de moins de cinq kilomètres, cela a du sens de substituer les choses. 

• Après, en matière de mobilité, on le sait, il y a des éléments plus structurels qui prendront du temps, mais des efforts que nous pouvons engager. Je pense par exemple à la rationalisation de certains circuits de compétition pour diminuer les trajets qui doivent se faire en avion. »

Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, au ministère de la Transition énergétique, le 30/08/2022

Plan « Sobriété énergétique » : « Le sport professionnel se doit d'être exemplaire » (T. Otton, LNR)

  • « Il y a déjà beaucoup de clubs qui étaient engagés en matière d’écologie. Ils sont plutôt en avance sur le sujet. Idem au niveau des joueurs qui sont pleinement impliqués dans la commission RSE de la Ligue. Le plan “Sobriété énergétique” du gouvernement va être un coup d’accélérateur dans ce domaine.
  • Nos actions de réduction énergétique nécessiteront d’abord de mesurer la consommation énergétique des stades afin de connaître son évolution dans les années à venir. 
  • Le sport professionnel est médiatisé et se doit d’être exemplaire. Le sport génère des émotions et il est source d’inspiratio. Donc, à nous de montrer l’exemple afin que le public suive.
  • Tout le monde parle des valeurs du rugby, il faut les incarner avec des actions. Notre service RSE a été créé en 2016. Trois personnes à la Ligue font partie de ce service aujourd’hui.
  • Notre politique RSE repose sur quatre piliers (engagements social, environnemental et solidaire et partage de bonnes pratiques, voir ci-dessous).  »

    Thomas Otton, directeur RSE et communication de la LNR, à News Tank, le 29/08/2022

(Plan d’actions RSE adopté en juillet 2022)

Pilier 1 : engagement social

• Les ateliers du vivre-ensemble : cette mesure, qui vise au déploiement d’ateliers de sensibilisation dans les 30 clubs, commencera sur la thématique de la lutte contre l’homophobie et le racisme, dans le cadre du programme « Célébrons la diversité » sera prise en charge financièrement par le Fonds de dotation de la Ligue Nationale de Rugby. Ces ateliers seront déployés à partir de la saison 2022-23.

Pilier 2 : engagement environnemental

• Mesurer et réduire son empreinte carbone : cette mesure est perçue comme un prérequis à tout engagement de réduction des émissions carbone. Après avoir balayé les offres consultées par la commission, il a été convenu de prioriser l’élaboration du bilan carbone de la Ligue, à savoir ses phases finales et événements ainsi que son fonctionnement. Le point sur le mécanisme d’incitation dont les clubs pourraient bénéficier pour s’engager dans la démarche d’un bilan carbone a été jugé non prioritaire pour démarrer et ainsi rester dans le budget fixé pour cette commission.

• Organiser des événements plus propres et plus responsables : une étude d’opportunité sera lancée suite au bilan carbone de la LNR pour évaluer les impacts à court, moyen et long termes sur le fonctionnement de la LNR dans l’organisation de ses événements, afin d’identifier les leviers et axes d’amélioration.

Pilier 3 : engagement solidaire

• Donner plus d’impact au Boxing Day : la commission recommandait le principe d’une collaboration sur plusieurs années avec une association nationale avec laquelle il serait possible / aisé de mener des opérations à impact dans les territoires et dans le respect de nos contraintes marketing. Cette mesure fait sens, mais elle ne sera toutefois pas rendue obligatoire afin de permettre un changement d’association en cas de besoin ou d’expérience non concluante.

• Tout comme en 2021, le choix des Restos du Cœur est confirmé pour l’édition 2022 du Boxing Day du Top 14.

• Afin de maximiser la collecte au profit de l’association partenaire - il est proposé la création d’un jeu de maillots spécial Boxing Day, sur la base du volontariat. Il est entendu que le design n’est pas imposé aux clubs. Ce jeu de maillots supplémentaire sera ainsi mis aux enchères par la LNR et permettra de lever des fonds pour l’association partenaire.

• Pour des raisons de calendrier, la réflexion pour l’intégration de la Pro D2 au Boxing Day sera lancée après la saison 2023-24.

Pilier 4 : partage des bonnes pratiques

• Un cycle de formation RSE : il est proposé de transformer cette proposition en un travail stratégique et méthodologique avec les présidents et directeurs généraux des clubs sur comment la RSE peut créer de la valeur pour le développement du rugby professionnel. Quant aux formations à destination des référents RSE et personnes intéressées, cela est jugé non prioritaire pour 2022-23.

• Une newsletter RSE : une newsletter 100 % RSE envoyée par la LNR, notamment à tous les référents RSE et aux présidents de clubs et à une sélection de salariés intéressés afin de partager les actions menées par les uns et les autres, partager des ressources utiles et instaurer une veille sectorielle. Cette newsletter sera lancée dès la saison 2022-23.

• Un trophée RSE à la Nuit du Rugby : le nouveau Trophée de l’Engagement/RSE est validé et sera mis en place dès l’édition 2022.

• Une rencontre annuelle de tous les référents RSE : un séminaire d’une demi-journée par an dédiée pour tous les référents RSE et toute personne intéressée par la RSE afin de partager les actions menées au cours de l’année écoulée, de faire le bilan sur l’avancement des projets et de l’inspiration avec des intervenants externes, et aussi dans le but de continuer d’évangéliser l’écosystème rugby à la RSE. Ce premier séminaire aura lieu lors de la saison 2022-23.

L’ensemble de ces mesures respectent l’enveloppe budgétaire globale de 100 000 euros pour la saison 2022-23.

Commission RSE de la LNR, relevé de décisions de juillet 2022

Source : News Tank Sport