Publié le 09 mai 2019

[Interview] Fabrice Marcellier nous parle d'Xtreme Agency

Forte de nombreuses expériences en France et à l’international, l’agence lyonnaise Xtreme Agency a su développer un savoir-faire différenciant dans la programmation événementielle : le « sportainment ». Entre shows artistiques, événements sportifs et activations de marque, l’agence habille les événements sportifs comme les Jeux Olympiques de Londres 2012 ou des matchs de NBA. Son directeur général, Fabrice MARCELLIER, nous en dit plus sur l’expertise, les projets de son agence et définit pour nous les dessous du « sportainment ».

Xtreme Agency a signé sa dernière sortie « sportainment » au Mans en mêlant handball et sport automobile, pouvez-vous nous en dire plus sur cette activation hors du commun ?

Effectivement, notre dernière réalisation concernait le Final 4 de la Coupe de la Ligue LNH en mars dernier. Nous avons accompagné la Ligue Nationale de Handball sur sa volonté d’augmenter l’expérience spectateur lors de ses évènements, en travaillant comme fer de lance et laboratoire pour montrer la voie à ses clubs. Nous sommes partis de l’idée d’utiliser la notoriété du Mans comme ville hôte des 24h du Mans pour structurer une histoire à raconter au public : leur faire vivre une part de « l’ambiance 24h », sans dénaturer l’évènement en gardant le handball au cœur du sujet.

Dans cette réflexion, nous avons poussé auprès de la LNH la présence d’une « vraie » mascotte, « vraie » au sens américain du show. Face à la motivation très positive de la Ligue, nous avons donc généré des temps au cours des matchs sur lesquels la mascotte était mise en avant. Dans le cadre de la ville du Mans, nous avons imaginé une mise en scène pour son entrée, en partant du circuit des 24h, au volant d’une Porsche. Puis nous l’avons intégrée dans nos scénarisations avec des fan cams, des danseuses, des jeux…

Toutes nos animations ont été connotées 24h, avec des petits clins d’œil  au sport automobile (sons, éléments de déco…). Le rendu a été très bien perçu à la fois par le public et par les organisateurs.

A l’image des « shows américains », les événements sportifs utilisent de plus en plus en plus le divertissement pour créer des synergies et attirer les fans. Une tendance identifiée par les agences et prestataires dans le cadre du guide SPORSORA « Qui sont les experts du sport business ? ». Pouvez-vous nous en dire plus sur le « sportainment » et d’où vient votre savoir-faire dans ce domaine ?

L’origine d’Xtreme Agency, avec les Crazy Dunkers, nous a baignés dans la culture de la NBA et des shows sportifs. On ne parlait pas de « sportainment », mais juste d’animation à l’époque. Nos différentes expériences, tant lors des Jeux Olympiques (Athènes 2004, Pékin 2008 et Londres 2012) que sur les matchs NBA, nous ont permis de nous forger une vision claire sur l’évolution que devait immanquablement connaître l’approche des évènements sportifs en France.

Cela fait donc des années que nous sommes aux cotés des détenteurs de droits et de certains partenaires pour accompagner cette mue, vers la déconnexion de l’importance du résultat sportif face à la satisfaction du spectateur. Nous avons appris au cours de nos années « d’artistes » à connaître les attentes des spectateurs. Il reste à les faire coïncider avec les organisations et les contraintes économiques. On parle maintenant plus concrètement d’expérience lors des événements sportifs.

Quels sont les facteurs clés de succès de l’entertainment sportif ?

Nous en voyons trois en particulier. D’abord, la qualité des contenus proposés : en effet, mieux vaut privilégier un petit nombre d’animation de qualité à une quantité élevée d’animation moins abouties. Ensuite, la nouveauté nous paraît essentielle. Et enfin les émotions générées sont le troisième pilier pour le succès de l’entertainment sportif.

Quelles sont les différences avec d’autres spectacles vivants ?

Le scénario des autres spectacles vivants est écrit en règle générale par avance. Dans le domaine du sport, l’aléa du résultat est présent. Et cela influe forcément sur le spectateur.

En France, le phénomène ne touche pas seulement les grandes compétitions. Vous avez mené de nombreuses opérations pour des clients tout aussi variés en 2018. Quels ont été les points marquants de votre année ? Et vos projets pour 2019 ?

En 2018, nous sommes effectivement intervenus sur de grands événements : le Volleyball Nations League au Stade Pierre Mauroy de Lille, le Nanterre 92 Show à la Paris La Défense Arena, le tirage au sort de la Coupe du Monde féminine de la FIFA 2019, les 24 heures du Mans… Et dans la continuité, nous menons notamment nos collaborations avec le Groupe Ergalis pour leur activation sur des courses à pied, et avec la fédération des hippodromes du Centre-Est pour animer leurs événements, avec toujours le même objectif d’améliorer l’expérience spectateur, en jalonnant le parcours.

Au total, nous sommes intervenus sur près de 270 opérations (en incluant les évènements pour les collectivités, les entreprises et les « petits » clubs sportifs). Toutes ces opérations nous ont permis de toucher près d’un million de spectateurs et de promouvoir les Crazy Dunkers pour un passage dans l’émission Big Bounce en prime time sur TF1, qui a touché près de 4 millions de téléspectateurs.

Pour l’année 2019, il y aura notre intervention lors de l’Euro Volley France 2019 qui aura lieu en septembre et par ailleurs, nous avons en projet la création d’un évènement signature Xtreme Agency autour du golf, dont nous dévoilerons les contours très prochainement.