L’intérêt de la population urbaine chinoise (31%) pour le football qui montre des signes de croissance soutenue n’est pas le seul indicateur positif. Sur le plan international, les investissements chinois dans le football commencent à avoir une forte influence sur l’économie du sport où de nouvelles stratégies voient le jour.
Les marques chinoises basant une partie de leurs stratégies de croissance sur l’association au sport se concentrent moins sur le sponsoring classique qui est traditionnellement utilisé comme un moyen de développer sa notoriété et de pénétrer un marché. Elles vont davantage se tourner vers la création ou l’achat d’actifs ou de contenus, comme par exemple des droits de diffusion, des agences, des joueurs ou des équipes.
Glenn Lovett, Global President of Strategy de Nielsen Sports, analyse : « Le monde entier a les yeux rivés sur la Chine et progressivement la Chine se tourne vers le monde. Menés par des stratégies développées au niveau du gouvernement, les entreprises et les entrepreneurs chinois posent leur empreinte sur le sport international comme jamais auparavant. Le football, sport le plus populaire et qui offre la plus forte visibilité au niveau mondial, affirme son pouvoir d’attraction. En effet, la liste des clubs et des agences sous contrôle chinois a considérablement augmenté au cours des deux dernières années. De même, la Chinese Super League devient de plus en plus importante comme l’illustrent les nombreux transferts réalisés ces derniers mois. »
En 2014, l’équipe néerlandaise ADO Den Haag devient le premier club professionnel en Europe à être propriété d’une entreprise chinoise lors de son rachat par United Vansen International Sports. Deux saisons plus tard, ce sont 13 clubs qui sont passés - partiellement ou complètement - sous pavillon chinois, dont certains clubs européens parmi les plus prestigieux comme le Milan AC, l’Inter de Milan, l’Atletico de Madrid ou City Football Group, la société qui administre Manchester City.
Cet intérêt croissant de la Chine est une opportunité pour les clubs européens alors qu’ils développent des stratégies internationales afin d’acquérir et fidéliser les fans. Ces stratégies peuvent prendre la forme de partenariats de diffusion de contenu avec des médias locaux ou des contrats de sponsoring régionaux.
Avec 127 millions de fans selon le baromètre Nielsen Sports SportsDNA, le Real de Madrid est l’équipe de football la plus populaire en Chine. Le club espagnol a récemment conclu un partenariat avec le club local de Guangzhou Evergrande, qui s’est illustré en 2015 par son dynamisme durant la période des transferts internationaux. Ce partenariat a été scellé lorsque les deux clubs ont annoncé la création d’une académie de 50 terrains à travers le pays pour former les jeunes joueurs chinois. Cette opération suit la volonté du gouvernement d’avoir un terrain pour 10 000 habitants d’ici 2030. L’Inter de Milan et le Milan AC qui sont sous l’autorité – partielle ou complète – d’entreprises chinoises sont les deuxième et troisième clubs les plus populaires avec pour chacune 106 millions de fans chinois.
Alors que les clubs de football européens cherchent à engager leur base de fans, ils doivent appréhender une particularité du marché chinois. Les études menées par Nielsen Sports montrent que parmi les fans chinois, nombreux sont ceux qui déclarent s’intéresser à plusieurs clubs.
Selon l’étude Fan DNA de Nielsen Sports qui permet de segmenter les fans sur la base de leurs attitudes face au sponsoring, les fans de football chinois sont en majorité des « Connection Fans ». Les « Connection Fans », qui représentent 32% des fans de football en Chine, se caractérisent par un engagement basé sur l’aspect social, c’est-à-dire qu’ils voient le football comme un moyen de se rassembler. Ce groupe répond positivement au sponsoring, en particulier lorsque le message rapproche les fans entre eux – une notion clé pour les marques ou les détenteurs de droits qui veulent engager les fans chinois.
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