Publié le 09 janvier 2019

Le sport en entreprise, plus qu'un service en plus

Sur le site de la Harvard Business Review, Bertrand Pulman, membre de Sporsora, publie un article sur le sport en entreprise. 

 

 

 

Aujourd'hui, seule une entreprise sur quatre le propose. Pourtant, faire du sport pendant ses heures de travail présente bien des avantages : un constat partagé aussi bien par les dirigeants que par les salariés. 

La thématique des bienfaits de l'activité physique et sportive pour la santé est vouée à prendre de plus en plus d'ampleur dans les années à venir, pour des raisons structurelles, allant de la nécessité de prévenir les maladies chroniques aux aspirations des jeunes générations. Elle offre une convergence heureuse entre l'intérêt général, à savoir les impératifs de santé publique, et les intérêts privés : ceux des entreprises qui gagnent à avoir des collaborateurs en bonne santé, tout comme ceux qui salariés qui ont évidemment avantage à ce que leurs employeux se préoccupent de leur bien-être.

L'enquête "Etat des lieux, freins et leviers au développement de la pratique du sport en entreprise - Etude miroir salariés-dirigeants", qui a été menée en juin et juillet 2018 auprès d'un échantillon représentatif de plus de 1000 salariés et d'un échantillon raisonné de plus de 300 dirigeants, met en avant quatre enseignements :

1 - 14% des dirigeants affirment que leur entreprise propose des activités physiques (APS) à ses salariés; sans surprise, ce pourcentage grimpe à 40% dans les grandes entreprises, se situe à 13% pour les PME, et tombe à 4% pour les TPE. Les principales retombées positives qu'ils mettent en relief sont l'amélioration du bien-être des salariés et une meilleure gestion du stress, l'influence bénéfique sur l'esprit d'équipe et l'intégration des nouveaux, la création d'une dynamique entrepreneuriale et l'amélioration de la productivité des salariés.

2 - Les salariés qui pratiquent l'APS au sein de leur entreprise en sont eux-mêmes satisfaits à 94%, pour diverses raisons : "cela me met en forme", "c'est adapté à mes besoins", "la prof est sympa", "cela permet de se défouler", "il y a une bonne ambiance", "les tarifs sont intéressants".

3 - Il existe une importante marge de progression du côté des dirigeants. Parmi eux, 75% déclarent que leur entreprise ne propose pas d'APS et que ce n'est pas en projet, 35% des dirigeants estimant que ce n'est pas le rôle de l'entreprise. Mais d'autres fournissent des pistes intéressantes de travail : 47% des dirigeants estiment que c'est parce qu'il n'y a pas d'infrastructure adéquate dans les locaux. Cependant, il semble que ce sont les sports de relaxation qui pourraient le plus séduire les salariés, c'est-à-dire des activités qui ne nécessitent pas une logistique importante. 

4 - L'APS en entreprise présente aussi un fort potentiel de développement du côté des salariés. C'est le cas d'abord pour les 15% qui déclarent que, bien que leur entreprise propose des activités sportives, ils n'ont pas recours à ce service, 36% d'entre eux expliquant que le type de sports proposés ne correspond pas à leur souhait. Il serait donc pertinent d'élargir l'offre, de proposer une palette aussi large que possible. Par ailleurs, 35% des salariés interrogés déclarent que leur entreprise ne propose pas d'APS, mais qu'ils aimeraient que ce soit le cas. 

Nous avons identifié sept leviers pour convaincre ceux qui ne font pas de sport d'en pratiquer : 

1 - Co-construire le projet avec les salariés. S'il est fondamental que la direction soutienne la mise en place d'APS au sein de l'entreprise, il est tout aussi essentiel que les salariés participent à son élaboration. 

2 - Trouver des ambassadeurs dans l'entreprise. Certains salariés, particulièrement motivés, peuvent servir de relais. Souvent eux-mêmes très sportifs, ils vont aider à diffuser les informations à tous les étages de l'entreprise, motiver leurs collègues, y compris les plus réticents, proposer d'animer des entraînements, organiser des initiations à certaines disciplines...

3 - Proposer des temps forts dans l'année. Le fait de pouvoir participer à des courses, à des tournois ou à des compétitions inter-entreprises va créer de l'émulation et de la cohésion. Autre idée : proposer de collecter des fonds pour une bonne cause. L'entreprise peut alors prendre en charge les dossars, et éventuellement un coaching pour que les salariés s'entraînent en amont collectivement. 

4 - Jouer la carte du sport 2.0. De nombreuses start-ups proposent désormais des défis sportifs connectés. Passer par le digital permet de rendre la pratique ludique et de mettre en mouvement plusieurs sites d'une même entreprise autour d'un challenge commun. 

5 - Développer l'activité physique au sens large. Venir au travail en vélo, marcher pendant ses pauses, faire quelques exercices de yoga lorsque l'on est assis sur sa chaise de bureau : voilà autant d'initiatives qui peuvent être encouragées par l'entreprise pour lutter contre la sédentarité. 

6 - Mutualiser les infrastructures. Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir une salle de sport dernier cri pour favoriser l'APS en entreprise. De plus en plus de sociétés mutualisent leurs espaces pour permettre la pratique du plus grand nombre. Certaines mairies et collectivités autorisent également les entreprises à utiliser stades et gymnases le temps de la pause déjeuner. 

7 - Surfer sur les grandes compétitions sportives. Plus de 40% des dirigeants considèrent que l'attribution des Jeux Olympiques à Paris en 2024 peut aider à faire du sport un levier de management et de communication. Les entreprises doivent profiter d'un tel événement pour mobiliser leurs salariés.