Roland-Garros et la Fédération Française de Tennis présentaient les nouveautés de l'édition 2019 du tournoi du Grand Chelem à l’occasion du « Roland-Garros Day » aux Serres d’Auteuil (Paris, XVIe), le 21/03/2019. Découvrez l'interview de Stéphane Morel, directeur général adjoint en charge du pôle développement et du pôle stratégique à la FFT.
- Quelle est la stratégie de développement de la marque Roland-Garros ?
Nous sommes en année 2, dans la continuité du plan de développement pluriannuel démarré l’an dernier. La réussite de ce plan de développement nécessite que la marque s’ancre dans les pays visés, via nos activations afin de bénéficier d’un socle à partir duquel nous travaillons sur la caisse de résonance, afin qu’année après année, notre développement dans chaque territoire se renforce. Cela nous permet ensuite dans chaque pays d’avoir une activité digitale propre, via des partenaires digitaux locaux, ce qui permet ensuite de nous associer à des partenaires marketing locaux. Infosys pourrait nous aider à faire cela en Inde. Nous n’isolons pas la France de l’international car notre objectif de développement économique est de faire rayonner cette marque Roland-Garros au-delà des 15 jours du tournoi, au-delà de la France, dans une dimension mondiale. À partir de là, on tire les différents fils de nos activités comme le sponsoring où Rolex a remplacé Longines pour un partenariat à vocation mondiale.
- Longines était notamment sponsor titre d'épreuves impliquant les jeunes. Rolex va-t-il reprendre ces épreuves à son compte ?
Rolex, qui a signé pour 10 ans, n’a pas vocation à se mettre dans les chaussons de Longines. Ils vont communiquer comme pour leurs autres événements golf ou tennis, plutôt via une campagne d’image pour raconter leur histoire, celle de Rolex et du tennis, de Rolex et de Roland-Garros sachant que nos ADN se rejoignent autour de l’élégance, du prestige, de l’histoire et du dépassement de soi. Cette volonté commune de communiquer prendra également la forme de soirées événementielles, d’« opening parties » (soirées d’ouverture) en Chine, Inde et Brésil, nos trois pays clés, début mai où leurs témoins et les nôtres comme Jing Dong en Chine ou Gustavo Kuerten (ex-tennismen) au Brésil seront présents. Cela ne signifie pas que l’on arrête tout ce qui a été initié l’an dernier, notamment avec Longines. Un nouveau partenaire devrait être annoncé en avril 2019, lequel reprendrait le sponsoring des « Junior Wild Card Series » (moins de 18 ans) et des « RG Amateur Series by Peugeot ». Ces développements vont se poursuivre tout comme celui des « Clubs RG ». À date, nous en avons cent en France et cinq à l’étranger dont celui de Belo Horizonte au Brésil (72 000 membres). Il y a une « premiumisation » de nos partenaires. Mais s’il y a eu une augmentation du ticket, ce n’est pas à périmètre constant, comme pour Rolex ou Lacoste. Le ticket d’entrée est proportionnel aux droits dont ils bénéficient. L’écrin est plus beau, permet plus de choses et participe à cette offre améliorée pour nos sponsors.
- Quels sont les nouveaux projets de Roland-Garros concernant le licensing et le merchandising ?
Nous allons annoncer un partenariat qui va nous permettre de créer une « marketplace » en Chine, de réaliser des produits dérivés adaptés au marché chinois, lesquels seront vendus, en plus de produits que l’on retrouve en France, en Chine, sur la plateforme TMall (Alibaba). Le fan chinois pourra aussi y trouver des packages hospitalité pour le tournoi dans le cadre du dispositif « RDV à Roland-Garros ». Nous allons faire un premier test lors de l’édition 2019 où une dizaine de clubs français vont mettre en place des « corners » avec des produits Roland-Garros pendant le tournoi. Cela se fait pour l’instant sans l’entremise de Lacoste. On leur donne un kit signalétique, puis le club est libre de l’installer comme il le souhaite. Nous envisageons de créer un mégastore pour 2021, un temple du merchandising de tennis de 1 500 mètres carrés sur le site de Roland-Garros. Il ne sera pas forcément ouvert à l’année.
- Les tenues des ramasseurs de balles seront-elles confectionnées par griffe de Roland Garros en 2019 ?
C’est une année de transition. Lacoste étend son accord avec le tournoi jusqu’en 2025 et devient partenaire exclusif textile. La marque conserve ses droits et prend ceux d’adidas, à la fois le « on court » et le « off court ». Il est prévu que ce partenariat inclut les tenues des ramasseurs de balles à partir de 2020. L’association aujourd’hui ne peut se faire qu’avec Lacoste et non Tecnifibre ou The Kooples (le groupe familial suisse Maus Frères, maison-mère de Lacoste, est entré en négociations exclusives pour racheter le groupe, le 21/03/2019) même si des collections capsules ne sont pas exclues. Pour l’édition 2019, à cause des délais, par rapport à la signalétique BNP Paribas sur la tenue, nous avons décidé de les prendre en main via la « griffe » de Roland-Garros.
- Vous lancez la deuxième édition du tournoi eSport "Roland-Garros eSeries by BNP Paribas" ?
On a généré 200 millions de contacts à travers le monde en 2018. Deux nouveaux pays rejoignent la compétition - l’Allemagne et les États-Unis - ce qui porte le total à 10. Pour cette édition 2019, la compétition se déroulera sur le jeu Tennis World Tour Roland-Garros édition qui va intégrer la modélisation des nouveaux courts dont le nouveau court Philippe Chatrier, alors que l’an dernier, la compétition s’était faite sur une version. La finale, avec les vainqueurs de chacun des 10 pays, aura lieu le jour de la finale du tournoi de Roland-Garros. On espère pouvoir organiser cela sur l’un des courts.