Publié le 08 juillet 2019

Sport santé : Le premier baromètre Vitalité, Sport et Entreprise

Par Bertrand PULMAN, professeur de Sociologie à la Sorbonne Paris Cité, conférencier et conseil sur la santé et le sport, membre de SPORSORA 

Le premier baromètre Vitalité, Sport et Entreprise apporte des enseignements précieux et encourageants.

Parmi nos réalisations récentes figure un baromètre, conçu avec Opinion Way. Nous avons interrogé en miroir plus de 1.000 salariés et 300 chefs d’entreprises sur leur rapport à l’activité physique et sportive (APS) en entreprise. Cinq enseignements méritent d’être mis en relief ici.

1 > Les dirigeants d’entreprises qui proposent de l’APS à leurs collaborateurs en sont extrêmement satisfaits.

Parmi l’ensemble des dirigeants, 14% se sont engagés dans la voie consistant à proposer de l’APS à leurs salariés. Or, 100% d’entre eux recommanderaient aujourd’hui à leurs pairs d’en faire autant. Cette unanimité semble quelque peu soviétique, mais ce résultat est fiable, et il constitue un argument puissant en faveur de la diffusion de l’APS en entreprise. Les principales retombées positives mises en avant par les dirigeants sont :

  • 89%L’amélioration du bien-être des salariés et une meilleure gestion du stress
  • 87%L’influence bénéfique sur l’esprit d’équipe et l’intégration des nouveaux
  • 65%La création d’une dynamique entrepreneuriale & l’accroissement de la productivité des salariés

2 > Les salariés qui pratiquent de l’APS proposée au sein de leur entreprise en sont eux-mêmes très satisfaits.

Parmi les salariés qui déclarent que leur entreprise propose de l’APS et qu’ils en pratiquent au moins une, 94% sont satisfaits. Les motifs de cette satisfaction sont très divers, allant de « Cela me met en forme » à « La prof est sympa », en passant par « Il y a une bonne ambiance », « Ça me permet de me défouler » ou « Les tarifs sont intéressants ». On notera que l’item « C’est bon pour la santé » n’apparait pas au premier plan (14% de réponse positive seulement), ce qui semble indiquer que c’est sur d’autres leviers de motivation qu’il convient de jouer.

3 > Il existe une importante marge de progression du côté des dirigeants.

75% des dirigeants déclarent que leur entreprise ne propose pas d’APS et qu’ils n’en forment pas le projet. Certaines des raisons qu’ils mettent en avant semblent quasi-rédhibitoires. Mais d’autres fournissent des pistes intéressantes de travail et d’action. C’est le cas, par exemple, de la principale raison (avancée par 47% des dirigeants), soit l’absence d’infrastructure adéquate dans les locaux. En effet, le baromètre fait apparaitre par ailleurs que, les activités qui pourraient le plus séduire les salariés sont les sports de relaxation, qui ne nécessitent pas forcément une logistique importante. Il y a donc lieu de souligner qu’il est possible de s’engager dans cette voie sans mobiliser une infrastructure lourde. En outre, des solutions de mutualisation des infrastructures existent et mériteraient d’être développées.

4 > Il existe aussi une marge de progression du côté des salariés. 

La proportion de salariés qui déclarent que leur entreprise ne propose pas d’APS, mais qu’ils aimeraient que ce soit le cas, atteint 35%.

Elle monte à 41% chez les 25-29 ans. En outre, lorsqu’on regarde les réponses des salariés qui se disent non-intéressés, on voit que beaucoup invoquent le manque de temps. Or il est possible de faire valoir que de brèves séances d’APS, dès lors qu’elles sont bien adaptées, peuvent être à la fois agréables et bénéfiques.

5 > Il existe une certaine convergence entre les dirigeants d’entreprise et les salariés sur ce thème.

A la question de savoir si l’entreprise est légitime à proposer de l’APS, la réponse est positive à : 

  • 75% chez les salariés
  • 66% chez les dirigeants

Même convergence concernant les sports qui semblent les plus adéquats : dans les deux cas, ce sont les sports de relaxation et les sports collectifs qui arrivent en tête. En revanche, il y a divergence, mais cela ne surprendra personne, sur le fait que les dirigeants sont en faveur d’APS se déroulant en dehors du temps de travail, alors que les salariés aimeraient que ces activités se déroulent sur le temps de travail.

Il ne fait guère de doute que ce thème des bienfaits de l’APS en entreprise prendra de plus en plus d’ampleur dans les années à venir, pour des raisons structurelles.
Les pouvoirs publics sont voués à en faire un axe prioritaire de communication et d’actions, en raison de la multiplication des maladies chroniques, et de la nécessité de lutter contre le déficit des comptes sociaux. Simultanément, la monté en puissance des préoccupations relatives au bien-être des salariés place cette thématique au cœur de la responsabilité sociale des entreprises. Et les aspirations à la fois sanitaires et ludiques des individus ne cessent de croître. En conséquence, peu de sujets offrent une telle convergence entre des intérêts privés et l’intérêt général. Le développement de la prévention est clairement un impératif de santé publique. Le sport santé retient nécessairement l’attention des compagnies d’assurance et des mutuelles, pour des raisons évidentes. Et il est dans l’intérêt bien compris des entreprises d’avoir des salariés en bonne santé, ne serait-ce qu’en termes de réduction de l’absentéisme. Bien entendu, la question ne saurait s’aborder de la même façon dans un grand groupe ayant les moyens de se doter d’une salle de gymnastique, ou dans une PME ou une TPE.
Mais, la promotion du sport au travail peut reposer sur des initiatives simples, comme le fait de se doter d’une douche ou de négocier un abonnement avec un espace forme situé à proximité. Un nombre croissant d’acteurs sont conscients de l’importance du sujet.

Le Think & Do Tank Vitalité, Sport et Entreprise a pour vocation de promouvoir les bienfaits pour la santé et la pratique de l’activité physique et sportive dans le monde des entreprises. Il fédère des compétences diverses et complémentaires : médecins, sportifs, responsables d’entreprise, sociologue, ergonome, coach, etc. Il est co-présidé par Marie-Christine Lanne (Directrice de la communication, de l’influence et des engagements sociétaux de Generali France), Bertrand Pulman (Professeur de sociologie à la Sorbonne, spécialiste de l’interface sport / santé) et Laurent Damiani (Président d’honneur de Sporsora, et fondateur d’Inspiring Sport Capital).

 

Article également publié le 8 juillet par notre partenaire, le Feel Good Guide, à retrouver ici.