« L’arrivée d’un Netflix du sport, compte tenu du prix des droits, me semble compliquée. Netflix compte six millions d’abonnés en France, à 10 euros en moyenne par mois, cela fait 720 millions d’euros de revenus, cela ne suffit pas à acheter les droits de la Ligue 1 (1,15 Md€ par an sur le cycle 2020-2024) », déclare Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports du groupe public France Télévisions, à « Medias en Seine », festival des médias organisé par Les Echos et Le Parisien, le 08/10/2019.
« Je ne pense pas que l’OTT soit le cœur du problème pour les acteurs de la TV payante aujourd’hui. C’est devenu un sujet “tarte à la crème”, tous les acteurs savent qu’ils doivent être distribués de différentes façons dont directement par OTT. Le nombre d’acteurs sur le marché et le piratage sont de vraies problématiques pour notre secteur », affirme Laurent Eichinger, directeur général du bouquet de TV payante RMC Sport.
« Le groupe L'Équipe est déjà préparé au changement de mode de consommation des contenus sportifs puisque nous sommes une marque unique à la fois pour le papier, la télévision et le numérique où nous enregistrons un nombre croissant d’abonnés.
« Le groupe L'Équipe est déjà préparé au changement de mode de consommation des contenus sportifs puisque nous sommes une marque unique à la fois pour le papier, la télévision et le numérique où nous enregistrons un nombre croissant d’abonnés.
On s’est évidemment déjà posé la question de la diffusion du Tour de France sur la chaine L'Équipe mais nous sommes très satisfaits de notre partenariat avec France Télévisions. Le sport doit être accessible au plus grand nombre que ce soit en terme d’organisation d'événements ou de diffusion. C’est notre principe et c’est un cercle vertueux, les sponsors sont satisfaits de l’exposition et du coup ils reviennent. On expose une quarantaine de disciplines chaque année. Le biathlon est un très bon exemple de réussite, c’est devenu un vrai feuilleton chaque hiver alors qu’avant ce n'était visible que lors des Jeux Olympiques. L’EuroVolley 2019 (co-organisé par la France du 12 au 29/09) est une autre très belle réussite puisque la compétition a été vue 12 millions de téléspectateurs. » Aurore Amaury, présidente du groupe L'Équipe et d’Amaury Média, le 08/10/2019.
« Le nombre d’acteurs sur le marché de la TV payante en France, avec en plus l’arrivée de Mediapro, rend la situation à la fois complexe pour les consommateurs et les diffuseurs. A cela s’ajoute la problématique du piratage dont le préjudice est difficile à évaluer mais qu’on estime à plusieurs centaines de millions d’euros pour les acteurs de la TV payante en France. Et le piratage impacte indirectement tout l’écosystème du sport. On estime qu’il y a plusieurs centaines de milliers de personnes qui regardent de manière illégale les matches de Ligue des champions en France. Je suis plutôt optimiste en ce qui concerne la lutte contre le piratage, le Gouvernement a compris que les enjeux et les discussions vont dans le bon sens. L’Angleterre et le Portugal sont des exemples à suivre en matière de lutte contre le piratage. Les Anglais ont un arsenal législatif qui leur permet d’être réactif et pas uniquement auprès des fournisseurs d’accès à internet (FAI). Ce qui est certain, c’est qu’on ne pourra pas rester dans la situation actuelle. » Laurent Eichinger, directeur général du bouquet de TV payante RMC Sport.
« Quand un sport est diffusé en payant c’est qu’il s’adresse à une communauté, mais il faut veiller à entretenir cette communauté. La Formule 1, qui est passé d’une diffusion en clair à une diffusion payante il y a quelques années, a eu besoin de retrouver de la visibilité avec la diffusion de quatre Grand Prix en clair. Certains sports doivent être vigilants à cela et doivent rester visibles auprès de tous et notamment des jeunes. Ces derniers ont aujourd’hui un choix de divertissement colossal, il y en a de moins en moins qui regardent un match ou un événement sportif en entier. On a touché plus de 30 millions de français (audience reach) lors des championnats du monde d’athlétisme (au Qatar, du 27/09 au 06/10/2019). La fédération internationale d’athlétisme (IAAF) est très sensible à cela. La concurrence sur le marché des droits est protéiforme et ne se résume pas à un duel entre la TV gratuite et la TV payante. France Télévisions partage quasiment tous ses droits avec un acteur de TV payante, notamment avec Eurosport. Amazon, c’est une grande nouveauté pour Roland-Garros, on verra ce que ça va donner. » Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports de France Télévisions, le 08/10/2019.