« Le nom de Paris est crucial pour notre projet, tout autant que la nouvelle arena (qui doit voir le jour Porte de la Chapelle en 2022). Je pense que nous ne serions pas assis là sans ”Paris” et cette nouvelle enceinte. Ce sont deux éléments vraiment importants. L’exclusivité l’est tout autant, car nous sommes le seul club de basketball à utiliser le nom de Paris », déclare David Kahn, président de Paris Basketball Investments, holding propriétaire du Paris Basketball (Pro B), à News Tank le 24/02/2020.
Une nouvelle salle omnisports sera construite Porte de La Chapelle (au nord de Paris, dans le XVIIIe arrondissement), annonçait la Mairie de Paris, le 06/12/2017. Cette infrastructure doit notamment accueillir les épreuves de lutte et de basketball lors des Jeux Olympiques de 2024 attribués à Paris le 13/09/2017. « Je pense que sa capacité sera au minimum de 8 000 places et probablement plus proche des 8 500 places, mais rien n’est encore confirmé », explique le dirigeant d’un projet dont le principal propriétaire est Eric Schwartz, basé à New York (USA) et ancien actionnaire minoritaire de la franchise NBA des Atlanta Hawks.
« La nouvelle salle doit servir de catalyseur pour créer une entreprise viable avec un potentiel de croissance en accord avec le business plan que nous avons monté avec Eric Schwatrz. Sans celle-ci, il n’y a pas suffisamment de revenus à l’heure actuelle pour envisager que le projet soit attrayant », souligne le dirigeant américain.
« J’aimerais avoir pour objectif une montée en Jeep Elite, car cela voudrait dire que le choix nous serait offert, avec une saison fixée pour cette montée. Mais ici, la promotion dépend des victoires et des défaites. Nous serions ravis de monter le plus tôt possible, tout en sachant que ce n’est pas obligatoire de monter tout de suite. Nous le ferons de la bonne manière : patiemment et avec une vision claire de la marche à suivre », ajoute David Kahn qui répond aux questions de News Tank.
Pourquoi affirmez-vous sans arrêt que la nouvelle arena Porte de la Chapelle (Paris XVIII) est cruciale pour votre projet ?
Je pense qu’il manque, en Ile-de-France, une arena de taille moyenne, avec des infrastructures de grande qualité. Nous jouons actuellement à la Halle Carpentier, la troisième meilleure arena (derrière l’Accor Arena et Pierre de Coubertin), mais elle est de petite taille. Paris avait désespérément besoin d’une nouvelle arena de taille moyenne pour un club de basketball. Je crois fermement que c’est l'élément important pour assurer notre succès. Sans cela, je pense que le Paris Basketball connaîtrait un succès modéré sans pouvoir prétendre se hisser au niveau des meilleurs clubs européens. L’arena est cruciale pour apporter des avantages et du confort aux spectateurs. La nouvelle salle doit servir de catalyseur pour créer une entreprise viable ici avec un potentiel de croissance en accord avec le business plan que nous avons monté avec mon partenaire Eric Schwatrz. Sans celle-ci, il n’y a pas suffisamment de revenus à l’heure actuelle pour envisager que le projet soit attrayant.
Où en est le projet de construction de l'arena ? 2022 est-il toujours l'objectif pour son inauguration ? Quelle sera sa capacité ?
Je pense que sa capacité sera au minimum de 8 000 places et probablement plus proche des 8 500 places, mais rien n’est encore confirmé. Je fais partie du jury avec d’autres membres de la ville qui choisiront les sociétés de gestion et l’architecte. Cela devrait se faire vers mars-avril 2020. Je suis convaincu que le fait de ne pas bénéficier d’une jauge de 10 000 places n’est pas un défaut. Je suis confiant car cette enceinte sera construite en tenant compte des besoins du basketball, puisque nous en serons le club résident exclusif.
L'Euroleague Basketball a-t-elle été impliquée dans la construction de l'arena ? Avez-vous déjà eu des contacts, informels ou non, avec ses dirigeants ?
Je n’ai pas la réponse (à la première question). Il faudrait s’adresser à la Mairie de Paris. Je crois qu’ils ont eu des discussions avec eux autour de l’arena. Nous avons eu des contacts informels avec l’Euroleague, mais pas récemment. La raison principale à cela est que nous sommes pour l’instant une équipe de Pro B ; nous venons de commencer et nous avons beaucoup de travail avant même de pouvoir penser à l’Euroleague. Notre ambition reste cependant de devenir l’une des meilleures équipes d’Europe, ce qui dépend beaucoup de la nouvelle arena.
Suivez-vous toujours la feuille de route choisie avec Eric Schwartz ? Devez-vous avoir rejoint la Jeep Elite avant une certaine échéance ? Comment le passage à une seule promotion entre Pro B et Jeep Elite a-t-il affecté votre projet ?
J’aimerais avoir pour objectif une montée en Jeep Elite, car cela voudrait dire que le choix nous serait offert, avec une saison fixée pour la montée. Mais ici, la promotion dépend des victoires et des défaites. Nous serions ravis de monter le plus tôt possible, tout en sachant que ce n’est pas obligatoire de monter tout de suite. Nous le ferons de la bonne manière : patiemment et avec une vision claire de la marche à suivre.
Êtes-vous déjà en train de dimensionner votre organisation pour la Jeep Elite (RH, sponsoring, marketing, etc) ?
Nous procédons étape par étape. Cela aurait été une erreur pour nous l’année dernière, en particulier avec la courte fenêtre allouée pour préparer la saison 2018-19, de faire autre chose que d’essayer de nous maintenir en Pro B. Cette saison, nous avons fait beaucoup de progrès pour renforcer nos performances commerciales. adidas nous a rejoints, et nous construisons lentement un beau portefeuille de partenaires et une base solide d’abonnés. La ville de Paris a également apporté des améliorations significatives à la Halle Carpentier qui dispose désormais d’un tout nouveau système d'éclairage. Chaque mois, nous réalisons des progrès. Par exemple, le match du Nouvel An chinois que nous avons organisé à l’Accor Arena, deux jours après le NBA Paris Game, avec une configuration plus petite (6 800 places). Nous avons réussi à y attirer 5 500 personnes et ce, sans brader de places alors que nous n’en sommes qu'à 18 mois d’existence. C’est un signe positif de l’approche prudente que nous adoptons. Peut-être qu'à l’avenir, nous pourrions envisager de remplir cette arena, mais atteindre cet objectif prendra du temps. Nous voulons à nouveau à jouer à l’Accor Arena la saison prochaine, et peut-être plus d’une fois.
L'organisation de match de la saison régulière de NBA à Paris est-elle une bonne nouvelle pour votre club ?
C’est certainement une bonne chose. Nous ne voulons pas que nos fans et partenaires choisissent entre la NBA et le basket français. Nous sommes ravis qu’ils suivent et aiment toutes les compétitions de basketball. Nous avons de meilleures chances de faire d’une personne qui aime et suit la NBA un fan du Paris Basketball. Il ne s’agit donc pas de choisir, mais de soutenir les deux.
Un autre atout crucial du projet est la marque "Paris". Comment capitalisez-vous là-dessus ?
Je pense que le nom de Paris est crucial pour notre projet, tout autant que la nouvelle arena. Je pense que nous ne serions pas assis là sans « Paris » et cette enceinte. Ce sont deux éléments vraiment importants. L’exclusivité l’est tout autant, car nous sommes le seul club de basketball à utiliser le nom de Paris.
Avez-vous eu des discussions avec d'autres clubs de basketball autour de Paris et les autres clubs sportifs de la ville ?
Je n’ai pas vraiment de contacts avec les autres clubs. Mais le marché parisien et francilien est suffisamment important pour permettre à plusieurs équipes de basketball de cohabiter. Cependant, nous sommes la seule équipe présente à l’intérieur du périphérique et cela me plaît. Nous sommes les nouveaux venus dans la capitale et nous devons prendre le temps de nous installer. Nous n’avons eu aucune conversation avec d’autres autres clubs ou équipes professionnels de sport de Paris.
Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans un premier temps avec l'agence Seven (agence du club depuis le 21/09/2018) ? Certains de vos principaux accords de sponsoring expirent fin 2019-20 (JD Sports, Tang Frères). Est-ce une préoccupation ?
Nous avons pensé que Seven était un bon choix, car comme nous, c'était un nouvel acteur, une nouvelle agence. Nous sommes ravis de la collaboration de Seven. Ils font un excellent travail et sont un bel ambassadeur de notre équipe. Nous voulons développer un portefeuille avec beaucoup de partenaires et nous espérons que nos partenaires actuels sont satisfaits des progrès accomplis et souhaitent rester avec nous.`
Pro B n'est diffusé que via la plateforme OTT LNB TV. Est-ce une préoccupation ? La LNB renégocie actuellement son accord sur les droits TV. Qu'attendez-vous de cela, en particulier en ce qui concerne l'exposition ?
Nous avons été diffusés via la télévision linéaire (sur RMC Sport) une fois la saison dernière (contre Roanne) et une fois cette saison lors du « Chinese New Year Game » (match du Nouvel An chinois). Je pense que nous sommes la seule équipe de Pro B à avoir été diffusée deux saisons de suite. Les autres matches de Pro B sont diffusés via l'OTT. La LNB négocie son nouveau contrat de diffusion. Nous devons attendre pour voir ce que nous pouvons faire en collaboration avec la Ligue afin de bénéficier de plus de visibilité, que ce soit via une meilleure qualité de streaming ou de davantage de diffusions sur des chaînes linéaires. C’est un sujet important que nous suivons. Ce qui est important, c’est que nous reconnaissons tous que le monde du sport évolue et que la télévision linéaire ou les modèles de bouquets payants ne sont plus ce qu’ils étaient. C’est le cas aux États-Unis, où beaucoup de personnes se désabonnent des offres de TV payante pour aller vers des plateformes de streaming. J’espère que le choix de la LNB va refléter ce nouveau monde, et que son offre sera agile, flexible et qu’elle offrira le genre d’options que les clients désirent.
Comment jugez-vous les contrôles financiers de la LNB ? Utiles ou trop restrictifs ?
En tant qu’investisseur, nous préférerions ne pas avoir à présenter une nouvelle fois nos données financières. Cependant, je comprends, accepte et aime probablement le fait que c’est un outil nécessaire pour tous les clubs afin que la Ligue puisse être viable et soit une organisation financièrement stable. Si ces règles financières aident à le garantir, j’y suis favorable.