« Il y a actuellement 95 % des pratiquants du tennis qui sont dans 20 pays. Sur les 205 pays membres de l’ITF, moins de 95 ont au moins un garçon ou une fille dans un classement ATP ou WTA. Si on ne crée pas de héros local, de nombreux territoires ne vont jamais être intéressés par le tennis. Le problème de la participation est donc mondial et non franco-français. Mais, pour ce faire, il faut des moyens (formation de joueurs, système de compétitions, encadrement, etc.) alors que le parent pauvre du tennis mondial, ce sont les fédérations », poursuit le dirigeant, candidat à sa réélection le 12/12/2020.
« Nous allons combiner une campagne de terrain pour aller à la rencontre des clubs, et une campagne d’un genre nouveau, via des webinaires où je partagerai avec les présidents par catégories de clubs. L’idée est de démontrer ainsi l’application effective du PACT (Plan d’Action du Club de Tennis), de mettre en place une relation ascendante, afin de devenir une fédération moderne », explique celui qui est président de l’instance depuis février 2017.
« Il y a en fait trois choses dont nous sommes fiers, avec la satisfaction de l’artisan, lequel se retourne et regarde le travail effectué avant de le livrer :
- La digitalisation de la Fédération et notamment le lancement de Ten’Up coach, extension de la plateforme Ten’Up pour les enseignements.
- La réinstallation de la famille au cœur du système de formation vers le haut niveau.
- La nouvelle organisation fédérale avec la proximité comme réponse. Le club est la clef, c’est là que le jeu naît et grandit et où l’on retrouve la formidable énergie des bénévoles », ajoute le président.
« On veut essayer de gagner des licenciés par l’ouverture du site de Roland-Garros à l’année via le Roland-Garros Tennis Club, où les clubs pourront venir passer une journée. On avait également caressé le projet, avant que le Covid-19 ne nous en empêche, d’accueillir un grand tournoi de basket féminin. L’idée est d’utiliser ce stade à l’année pour quelques spectacles, événements et concerts ou festivals de musique comme un “Festival de la terre” », indique Bernard Giudicelli qui répond aux questions de News Tank.
Pourquoi avoir choisi un tel timing pour annoncer votre candidature à un nouveau mandat à la tête de la FFT en vue de l’élection du 12/12/2020 ? Sera-t-il votre dernier mandat ?
Le lancement de ma candidature suit les dates électorales de la Fédération, la commission fédérale des opérations électorales ayant fixée la date de début de la campagne au 15/06/2020. Le temps d’établir les documents requis, d’obtenir des attestations, et de déposer une liste provisoire de 39 noms auprès de la commission comme la réglementation le prévoit, nous avons reçu sa confirmation que la demande de candidature était enregistrée et donc que la candidature est déclarée. Il ne s’agit pas de l’élection du président, mais de celle d’un projet, d’une équipe et d’un président.
Nous allons combiner une campagne de terrain pour aller à la rencontre des clubs, et une campagne d’un genre nouveau, via des webinaires où je partagerai avec les présidents par catégories de clubs. L’idée est de démontrer ainsi l’application effective du PACT (Plan d’Action du Club de Tennis), de mettre en place une relation ascendante, afin de devenir une fédération moderne.
Cela fait 40 ans que je donne ma vie au tennis. J’ai envie d’accomplir cette modernisation de l’instance. Ensuite, je verrai si j’y trouve d’autres défis passionnants ou si j’envisage plutôt de passer plus de temps en famille. L’idée est de donner un avenir à ma fédération, et de faire en sorte que ceux qui nous succéderons la trouve en bon ordre de marche.
De quelle manière la crise sanitaire liée au Covid-19 a-t-elle influencé la conception de votre programme ?
La crise a d’abord permis de vérifier la qualité du modèle de gouvernance de la FFT. Depuis décembre 2019, nous avons mis en place le principe de subsidiarité (selon lequel une autorité centrale ne peut effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l'échelon inférieur), terme le plus moderne dans les organisations, visant à donner davantage de pouvoir au niveau le plus proche du terrain et davantage de marge de manœuvre là où est le lien de proximité, au niveau des clubs et des comités départementaux. Les ligues et la FFT viennent ensuite en renfort, avec un procédé d’ « ascenseur à questions » où les questions montent et les réponses descendent. En dernier lieu, si la Fédération n’a pas la réponse, elle s’entoure d’experts. Nous avons ainsi pu, grâce à cette organisation, être parmi les premiers à proposer au ministère un protocole, pensé pour l’échelon de proximité, les décideurs locaux.
Ensuite, la crise a conforté l’importance de la santé en général. Or, le sport est le premier acte de santé et il a été prouvé scientifiquement que les sports de raquettes favorisent la longévité, avec 9,1 mois d’allongement de la durée moyenne de vie.
Il y a en fait trois choses dont nous sommes fiers, avec la satisfaction de l’artisan, lequel se retourne et regarde le travail effectué avant de le livrer :
- La digitalisation de la fédération. On a notamment imaginé Ten’Up coach, extension de la plateforme où les enseignements pourront renseigner des informations et les transmettre aux parents. Cela va dans la logique de la fin d’une structure pyramidale, car les gens veulent désormais être informés immédiatement.
- La réinstallation de la famille au cœur du système de formation vers le haut niveau. C’est elle qui conduit désormais le parcours de l’enfant, qui décide dans son intérêt d’une structure ou d’un club. C’est la fin de la filière univoque. Le tryptique famille / coach / structure est désormais presque à la carte, adaptable.
- La nouvelle organisation fédérale avec la proximité comme réponse. Le club est la clef, c’est là que le jeu naît et grandit et où l’on retrouve la formidable énergie des bénévoles.
Dans la colonne de vos succès, il y a le report de Roland-Garros en septembre 2020. Avez-vous le sentiment d’avoir eu raison avant tout le monde ?