« Nous avons su mobiliser un plan de relance d’environ 1,5 million d’euros sans mettre en danger la Fédération qui a su reconstituer ses fonds propres. Sur les trois actions majeures du plan de relance, deux concernaient la prise de licences, avec notamment une réduction sur le renouvellement de la licence jeune. Nous constatons que ce dispositif semble avoir permis d’enrayer la baisse des licences », déclare Michel Callot, président de la Fédération Française de Cyclisme, à News Tank le 04/06/2021.
« La chance de notre Fédération, c’est le vélo et le champ des possibles qu’il offre au-delà de la simple compétition sur plusieurs axes, notamment la mobilité douce. Notre message est de dire que nous devons créer des portes d’entrée autour du concept de mobilité, ce qui aidera ensuite par ricochet l’axe sportif pour ceux qui le souhaitent. Nous expérimentons donc des offres comme celle faite dans les Yvelines auprès des EPHAD dont les membres font du home trainer. Nous modélisons ensuite ces offres et les mettons à disposition des clubs et des territoires », explique le dirigeant, élu pour un second mandat de quatre ans le 27/02/2021.
« Nous voulons mener une accélération du plan de féminisation pour l’olympiade de Paris 2024 parce nous comptons seulement 11 % de licenciées. Nous devons réfléchir à la manière dont est prise la licence afin de ne pas toucher uniquement des compétitrices, mais aussi des femmes adeptes d’un autre type de pratique », déclare Marie-Françoise Potereau, vice-présidente de la FFC, qui détaille le plan de féminisation de la FFC (voir ci-dessous).
« Ces Championnats, comme celui d’Épinal (Vosges, du 17 au 20/06/2021), sont des événements où le budget est équilibré, mais qui mobilisent 15 personnes au siège fédéral. Le Championnat de France Élite sur route demeure cependant notre produit le plus visible, une vitrine essentielle pour notre dynamique et un coup de projecteur sur notre activité fédérale », ajoute Michel Callot qui répond aux questions de News Tank.
Quel plan de relance fédéral avez-vous déployé pour faire face à la crise ? Comptez-vous le prolonger ?
ur les trois actions majeures du plan de relance, deux concernaient la prise de licences, avec notamment une réduction sur le renouvellement de la licence jeune. Même si la crise nous impacte fortement en 2020-21, via le frein induit par la jauge des compétitions en extérieur fixée à 50 personnes maximum, et si notre campagne n’est pas achevée, nous constatons que ce dispositif semble avoir permis d’enrayer la baisse des licences. Nous avons complété cela avec un dispositif d’intéressement et de soutien aux organisateurs de compétitions, mais nous n’avons pas encore pu réellement agir faute de compétitions.
Pour la suite, nous sommes persuadés, avec le bureau directeur, qu’il faut prolonger ce plan de relance en le réorientant. C’est une réflexion et un travail de construction et d’analyse que nous menons actuellement. Nous essayons de le croiser avec les besoins de territoires pénalisés financièrement pour la deuxième année consécutive. Au 30/06/2021, nous aurons une vision précise des conséquences financières et nous pourrons alors aboutir, comme promis, à un budget rectificatif en juillet.
Quel a été l’impact sur vos finances ?
Nous avons su mobiliser ce plan de relance d’environ 1,5 million d’euros sans mettre en danger la Fédération qui a su reconstituer ses fonds propres.
Il faut aussi saluer la fidélité de nos partenaires. Nous n’avons subi aucune perte pendant la crise. Notre travail de restructuration du siège a aussi participé à notre solidité. Nous sommes structurellement excédentaires et avons donc la possibilité de réinvestir cela.
Vu l’état de la Fédération donc, et le travail accompli, nous sommes résolument optimistes à l’horizon Paris 2024. Nous avons par exemple beaucoup poussé les territoires à aller vers l’emploi et la professionnalisation. Aujourd’hui, nous avons 61 dossiers de demandes d’emploi dans le cadre du dispositif de l’Agence nationale du Sport qui sont lancés, sur un objectif de 120 emplois. Cela veut dire des créations d’emploi pour proposer des services additionnels dans le cadre du dispositif « savoir rouler », de la dynamique autour de la mobilité ou de notre agrément tourisme. Nous voulons opérer un développement plus large vers des cibles plus larges de pratiquants.
Où en est la réouverture au public du Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, siège de la FFC ?
Le Vélodrome est ouvert en tant que centre de vaccination, ce qui constitue un point de complexité à quelques semaines des JO de Tokyo, même si nos coureurs arrivent à s’entraîner autour des zones de vaccination. L’usage de la partie piste reste donc limité au sport de haut niveau.
Vous allez réussir à organiser les Championnats de France de Cyclisme sur route pour la deuxième année consécutive malgré la crise sanitaire.
Ces Championnats, comme celui d’Épinal en 2021, sont des événements où le budget est équilibré, mais qui mobilisent 15 personnes au siège fédéral. Le Championnat de France Élite sur route demeure cependant notre produit le plus visible, une vitrine essentielle pour notre dynamique et un coup de projecteur sur notre activité fédérale.
Ce sera le prélude d’une période événementielle forte en 2022 avec les Mondiaux de VTT aux Gets (Haute-Savoie), ceux de BMX à Nantes (Loire-Atlantique) et la piste au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines). Nous travaillons sur l’héritage laissé par ces épreuves qui sont des leviers de notoriété et de communication. Ces jalons événementiels sont primordiaux pour démontrer notre savoir-faire en vue des JO de 2024 auxquels nous prétendons participer. Nous allons ainsi répondre à des appels d’offres du COJO pour ce faire, mais nous pensons que si des fédérations nationales ont su démontrer leur expérience, elles devraient pouvoir bénéficier d’un regard favorable du COJO, qui est une émanation du CNOSF.
La chance de notre Fédération, c’est le vélo et le champ des possibles qu’il offre au-delà de la simple compétition sur plusieurs axes, notamment la mobilité douce. Notre message est de dire que nous devons créer des portes d’entrée autour du concept de mobilité, ce qui aidera ensuite par ricochet l’axe sportif pour ceux qui le souhaitent. Nous expérimentons donc des offres comme celle faite dans les Yvelines auprès des EPHAD dont les membres font du home trainer. Nous modélisons ensuite ces offres et les mettons à disposition des clubs et des territoires.
Dans cette même optique, avez-vous des liens avec Cycling Heroes ou Strava ?
Nous sommes conscients de l’implantation de ces offres que nous n’ambitionnons pas de concurrencer. En revanche, nous voudrions dupliquer certains de leurs concepts sur Sports’N Connect comme la possibilité de monter des rendez-vous de cyclistes, d’échanger des données relatives à ses sorties, etc. Nous essayons de nous réapproprier un outil communautaire.
Nous avons par ailleurs essayé de nouer des liens autour du e-cycling avec Zwift, mais leur approche purement business ne collait pas avec nos moyens. Nous sommes par contre en partenariat avec la startup française Kinomap. C’est plus simple pour nous de construire avec des acteurs français comme nous le faisons avec nos partenaires techniques SKF ou Look qu’avec de grosses structures avec de gros enjeux de marché.
Comment voyez-vous les lancements de plateformes OTT effectués par les autres fédérations ?
C’est un vrai sujet que nous avons abordé via une expérimentation sur du cyclo-cross. Nous devons renforcer notre volet communication et cela fait partie des dossiers à prendre en compte. Je suis lucide sur le fait que notre exposition sur des chaînes gratuites sera de plus en plus fragile, surtout après 2024. Il faut que d’ici là nous soyons en phase avec la diffusion et les modes de consommation, en particulier pour nos disciplines moins naturellement exposées. Nous sommes dans cette réflexion pour imaginer le modèle économique induit.
La FFC annonce soutenir Brigitte Henriques pour les élections au CNOSF du 29/06/2021…
Oui nous soutenons Brigitte Henriques et sa méthodologie de co-construction d’un programme. Toutefois, quel que soit le candidat élu (se présentent également Emmanuelle Bonnet Oulaldj, Patrice Martin et Thierry Rey) ce qui doit primer, c’est que le monde sportif français ne doit pas sortir fracturé de cette élection. Nous avons bien vu avec la crise que la culture pèse rapidement et plus que le sport, que son lobbying est meilleur et si nous voulons être plus efficaces, nous devons conserver cette dynamique d’ensemble favorable. Je trouve, en ce sens, que le comportement entre les candidats est d’un très bon niveau.