Le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est donné dimanche à 13h27, avec un parcours de 7500 milles pour les Ultim qui les mènera jusqu’en Martinique, via l’archipel brésilien de Trindade et Martim Vaz. A bord de Sodebo Ultim 3, le duo Thomas Coville/Thomas Rouxel a hâte de s’élancer.
Après une pluvieuse journée de jeudi à ne pas mettre un Havrais dehors, le soleil est de retour ce vendredi sur la Normandie, tout comme la foule qui, nombreuse, se presse depuis ce matin sur les trois bassins réunissant les 79 bateaux inscrits sur la 15e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Le bassin de l’Eure accueille les cinq Ultim, dont Sodebo Ultim 3 à bord duquel le duo composé des deux Thomas, Coville et Rouxel, s’élancera dimanche à 13h27, prêt à en découdre avec ses quatre concurrents.
« On est très contents de l’état du bateau, on a réussi à se préparer comme on le voulait depuis la mise à l’eau début juin, à bien se reposer ces derniers jours, on se sent sereins, d’autant que la météo n’a pas l’air trop mauvaise pour dimanche », se réjouit Thomas Rouxel. Qui ajoute : « Plus l’heure du départ va approcher, plus l’adrénaline va monter, les dernières heures sont particulièrement stressantes, avec notamment les manœuvres de port et le passage des écluses qui, sur nos grands bateaux, nécessitent beaucoup de concentration. Une fois que les derniers membres de l’équipe auront sauté à l’eau, on va se retrouver tous les deux, et à ce moment, on se dira : « Enfin on y est ! ». Ça fait une bonne année qu’on travaille pour cette Transat Jacques Vabre, donc on a hâte d’y être. »
Et de se retrouver sur une ligne de départ de 0,6 mille, partagée avec les sept Ocean Fifty, ce qui fait dire à Thierry Douillard, membre du Team Sodebo et de la cellule routage de Sodebo Ultim 3 avec Philippe Legros sur la transat en double : « La ligne est assez petite, il faudra vraiment s’attacher à ne pas faire de faute et à éviter de la passer avant l’heure, car il n’y a pas de rappel individuel, celui qui coupe la ligne trop tôt écope de cinq heures de pénalité, ce qui est beaucoup. » Pour éviter de commettre un impair, mais aussi pour bien prendre la mesure d’une telle ligne, le duo de Sodebo Ultim 3 s’est entraîné à la phase de départ sur le Défi Azimut et lors du stage de Port-la-Forêt fin septembre.
« Au moment du départ, on se retrouve à jouer et à régater avec les autres, on voit quasiment le visage de chacun car on est très proches les uns des autres, on manie les bateaux comme s’ils étaient beaucoup plus petits, c’est vraiment un moment très particulier, confie Thomas Coville. Dimanche, on aura tous envie d’être d’entrée dans le match, c’est cette adrénaline qu’on vient chercher, le départ sera grandiose ! » Thomas Rouxel ne dit pas autre chose : « J’ai revu les images du départ que nous avions fait lors de l’entraînement à Port-la-Forêt, elles étaient incroyables, ça va être la même chose dimanche et je pense que le bord jusqu’à Etretat va être magnifique. »
Un premier bord de reaching (vent de travers) de 15 milles qui s’annonce très rapide pour les Ultim, dans un vent de nord-nord-ouest de 15-17 nœuds avec rafales à 24-25 et un peu de mer, aux dires de Thierry Douillard. « Après Etretat, ils vont faire route directe au près vers la pointe du Cotentin puis longer les côtes nord de la Bretagne, ils vont « démancher » (sortir de la Manche) dans la nuit. » La suite du programme ? « A 48 heures du départ, elle n’est pas très claire, poursuit ce dernier. Pour l’instant, selon les modèles météo (américain et européen), deux routes se dessinent, une au portant cap au sud dans le golfe de Gascogne, mais dans du vent pas très fort, pour aller accrocher les alizés ; l’autre, plus engagée, pour chercher du vent fort à l’ouest, au près dans de la mer, avec un front à passer puis un virement pour faire cap au sud. Si la situation se présentait aujourd’hui, il y aurait une vraie décision à prendre et très vite, avant même la sortie de Manche. »
« On prie pour que ce soit l’option sud qui passe pour ensuite tracer dans les alizés », sourit Thomas Rouxel. Il sera ensuite temps de réfléchir au meilleur endroit pour traverser le Pot-au-noir, la toujours redoutée zone de convergence inter-tropicale, dans laquelle alternent calmes plats et grains violents, de virer un point de passage au niveau de l’archipel brésilien de Trindade et Martim Vaz avant de remonter vers la Martinique. « Au total, on va en avoir pour 15-20 jours de mer, c’est un parcours assez long avec pas mal de phases différentes, on va être bien occupés », conclut Thomas Coville.