« La French Sport Touch est l’association des synergies de différents acteurs au profit du sport français. Une synergie créée autour de la stratégie internationale de chaque acteur, dans laquelle je souhaite voir le Comité Paralympique s’engager pleinement car nous avons une expertise à faire valoir et à faire savoir », déclare Marie-Amélie Le Fur à News Tank le 07/12/2021.
La présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (réélue le 05/07/2021) s’exprime depuis le Pavillon France de l’Exposition universelle Dubaï 2020, aux Émirats arabes unis, à l’occasion du lancement de la French Sport Touch. Celle-ci consiste en un « espace collaboratif d’échanges et de partage d’informations (qui) doit permettre dès le début 2022 la mise en œuvre de plusieurs programmes stratégiques en matière d’influence sportive et de coopération, de stratégie d’accueil des grands événements et d’impact international de la filière économique du sport », indique le ministère chargée des Sports le 10/12/2021.
« Par l’organisation de grands événements sportifs paralympiques, en permettant à des dirigeants français d’atteindre les instances internationales du mouvement paralympique, nous souhaitons favoriser la visibilité, la portée et l’efficacité de notre modèle parasportif », indique Marie-Amélie Le Fur.
« Nous avons quelques représentants dans les fédérations (internationales) qui ont la bivalence olympique/paralympique, mais très peu au sein des instances spécifiques du mouvement paralympique. Il est primordial que nous formions nos acteurs pour en faire les leaders internationaux de demain », affirme la médaillée d’argent au Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, qui répond aux questions de News Tank.
Une délégation institutionnelle et économique à Dubaï dans le cadre d’une Quinzaine thématique consacrée au sport
• Outre Marie-Amélie Le Fur, le lancement de la French Sport Touch s’est déroulé au Pavillon France de l’Exposition universelle Dubaï 2020 le 07/12/2021 en présence de Roxana Maracineanu, ministre chargée des Sports, de Brigitte Henriques, présidente du CNOSF, de Laurence Fischer, ambassadrice pour le sport français auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, d'Éric Boullier, directeur général du Grand Prix de France - Le Castellet, d'Olivier Ferraton, directeur général de GL Events, et de Xavier Chatel, ambassadeur de France aux Emirats Arabes Unis.
• L’ensemble de la délégation était présente à l’Exposition universelle Dubaï 2020 à l’occasion de la Quinzaine thématique consacrée au sport, dans le cadre de laquelle Business France, l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française, organisait une mission « Univers du Cheval » pour promouvoir les entreprises françaises de la filière équine et équestre du 07 au 10/12/2021.
Quel rôle le CPSF va-t-il jouer au sein de la French Sport Touch ?
La French Sport Touch est l’association des synergies de différents acteurs au profit du sport français. Une synergie créée autour de la stratégie internationale de chaque acteur, dans laquelle je souhaite voir le Comité Paralympique s’engager pleinement car nous avons une expertise à faire valoir et à faire savoir.
Le CPSF est au début de son engagement international avec une stratégie basée sur trois grands piliers, le lancement de la French Sport Touch représente donc l’opportunité de s’allier à d’autres acteurs de l’écosystème du sport au sens large pour porter une ambition plus forte.
Le sport paralympique se structure de plus en plus. Cette French Sport Touch va-t-elle permettre d’accélérer encore le mouvement ?
Il y a effectivement une structuration du mouvement parasportif qui se fait petit à petit. Nous comptons désormais 42 fédérations membres qui sont engagées dans le développement d’une pratique parasportive, qu’elle soit compétitive ou non. Cela nous permet d’avoir un maillage territorial plus fort, au plus près des personnes en situation de handicap.
Ce que nous voulons pour demain, c’est que chaque personne en situation de handicap accède, à proximité de chez elle, à un club « paraccueillant », c’est-à-dire un club en capacité de fonctionner avec des encadrants informés, des créneaux dédiés, en inclusion ou non, dans des équipements sportifs adaptés, etc. Pour mener à bien cette ambition, nous devons réunir les acteurs de secteurs variés, parfois éloignés des enjeux du sport : les collectivités, les entreprises, l’Agence régionale de santé (ARS), les Maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH), etc. Pour amener le sport au cœur du parcours de vie des Français en situation de handicap, cette mobilisation doit se faire sur le plan national mais également international.
En France, les entreprises n’ont pas encore une connaissance suffisamment fine de ce que sont ces parasports et du rôle qu’elles pourraient jouer dans le développement de la performance. A travers cet enjeu de la performance, il y a aussi des innovations qui vont servir la vie et l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Par l’organisation de grands événements sportifs paralympiques, en permettant à des dirigeants français d’atteindre les instances internationales du mouvement paralympique, nous souhaitons favoriser la visibilité, la portée et l’efficacité de notre modèle parasportif. Nous souhaitons également transmettre notre savoir-faire, notre expertise par des collaborations internationales pour marquer le mouvement paralympique dans une dimension internationale.
Pour les GESI, nous pouvons nous appuyer sur le dynamisme de nos fédérations membres, qui démontrent une véritable volonté d’organiser des évènements spécifiques ou en inclusion.
Au-delà du simple aspect compétition, ces évènements permettent de faire évoluer la perception du sport en situation de handicap pour le grand public mais aussi pour les personnes en situation de handicap elles-mêmes. C’est pour cela que j’aimerais adosser à tous les grands événements un enjeu de développement de la pratique et de faire en sorte que notre public soit captif de ces compétitions pour comprendre que le sport c’est aussi pour eux, et proche de chez eux.
Notre message est le suivant : il faut que le sport fasse partie du parcours de vie de la personne en situation de handicap. C’est essentiel. Le sport est un levier véritable pour faire changer la place des personnes en situation de handicap dans notre société et au-delà.
Qu’en est-il de la représentation française dans les instances paralympiques mondiales justement ?
Nous avons quelques représentants dans les fédérations qui ont la bivalence olympique/paralympique, mais très peu au sein des instances spécifiques du mouvement paralympique. Il est primordial que nous formions nos acteurs pour en faire les leaders internationaux de demain.
La mise en place d’un nouveau modèle de gouvernance de l’IPC et des sports paralympiques, votée à l’occasion de l’assemblée générale de cette dernière les 11 et 12/12/2021, est une opportunité à saisir.
Nous souhaitons également engager plus largement nos athlètes dans les instances du mouvement paralympique français, et leur permettre in fine de porter nos engagements à l’international.