C’est sur le circuit des grandes, celui de la F1, que les monoplaces électriques de Formule-e disputent ce samedi 30 avril 2022 leur e-Prix de Monaco. Une véritable reconnaissance pour la discipline qui entame sa 8e saison et cultive les différences avec sa grande sœur thermique. « Nous sommes devenus crédibles très rapidement, et c’est pour cela que nous sommes encore là, explique Frédéric Espinos, le directeur sportif du championnat du monde de Formule-e. Mais, comme les autres disciplines auto, nous avons besoin d’une Formule 1 forte, et c’est actuellement le cas. C’est notre moteur ».
Pour autant, la Formule-e trace aussi sa route toute seule. « Nos courses sont au cœur des villes, et contrairement à la F1, c’est nous qui allons vers le public, indique le dirigeant. Nous sommes différents, et nous allons continuer à l’être. Cela permet notamment d’amener au sein de notre écosystème des partenaires recherchant autres choses. Dans ce sens, nous ne sommes pas en concurrence avec la F1 ».
Plus de sponsors qu’en F1
Un avis partagé par Jean-Eric Vergne. Le pilote français, double champion de Formule-e est actuellement en tête du championnat. « J’ai clairement ici plus de sponsors que durant ma carrière en Formule 1, reconnait-il. C’est le cas, par exemple pour Tag Heuer et Hugo Boss, des partenaires que je n’aurais sans doute pas eu par ailleurs parce que l’image de la Formule-e est différente ». L’accès plus facile aux pilotes serait aussi un argument en faveur de sa discipline. « Mais il y a surtout cet aspect “green” et écoresponsable, poursuit Jean-Eric Vergne. C’est la réelle force de la Formule-e ».
L’argumentation plait évidement à Julia Pallé, la Directrice développement durable de la Formule E. « Notre objectif est d’être le sport auto le plus vert et le plus durable, » insiste t-elle en se félicitant du travail réalisé avec les partenaires de la discipline. Ainsi, DHL, spécialiste de la logistique, développe des solutions durables pour le transport, avec des véhicules électriques, mais aussi du bio-carburant ou des générateurs électriques utilisant de l’huile de cuisson.
« Nous sommes une plateforme unique dans l’univers du sport, poursuit Julia Pallé. La Formule-e peut être une vitrine très inspirante pour les entreprises ». D’ici 2030, le championnat compte encore réduire de 45% ses émissions de CO2. Cela passera notamment pas des générateur à hydrogène… comme ceux développés par Enedis pour Paris 2024. « Mais nous travaillons avec eux sur ces sujets, confie la responsable. Nous sommes un laboratoire de la mobilité et voulons démontrer que la durabilité peut aussi être quelque chose de fun ».