Il y aura des invités surprises dans la délégation française lors des Jeux olympiques d'hiver de Milan-Cortina 2026. En Italie, les fédérations françaises de ski (FFS), de sports de glace (FFSG) et de hockey-sur-glace (FFHG) vont devoir laisser un peu de place à leurs homologues de l'escalade et du roller-skateboard. Les premiers viendront pour une nouvelle discipline : l'escalade sur glace. Les seconds, eux, accompagneront... les patineurs de piste longue (“long track”). Fin 2022, la Fédération française de roller et skateboard (FFRS) a obtenu la délégation du ministère des sports pour cette discipline.
De la glace de la patinoire au bitume de la route : le chemin s'est écrit sur plusieurs années. « Ah, c'est une vieille histoire, » confirme Boris Darlet, président de l'instance sportive. Il explique que les liens entre les deux disciplines sont ténus. Dans les pays non nordiques, où il n'existe pas de culture du patinage de vitesse, les athlètes sont souvent les mêmes. « En France, c'est naturellement que les pratiquants du roller vont l'hiver vers la longue piste, explique le dirigeant. Il y a une grande proximité sportive. Les efforts sont comparables ».
Un changement nom pour la fédération
Mais durant l'hiver, quand ils chaussaient les lames, les champions estivaux du roller n'étaient a priori pas la priorité de leur instance fédérale, la FFSG. Au point qu'aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, le meilleur Français, Ewen Fernandez, a oublié d'être engagé ! « C'est dommage, car nos athlètes en roller figurent parmi les meilleurs au niveau mondial, affirme Boris Darlet. Des tentatives de convention entre notre fédération et celle des sports de glace ont été initiées, mais en vain ».
D'abord désigné président par intérim, en mars 2020, puis élu à la tête de la FFRS en décembre de la même année, Boris Darlet a profité de la demande de renouvellement de la délégation de service public de sa fédération pour demander l'accueil de la longue piste. « C'était en juin 2022, après les Jeux de Pékin, juste avant la date limite pour faire cette demande, » raconte t-il. La réponse, positive, est arrivée avant Noël. Comme un cadeau.
« On va voir si c'est vraiment une opportunité pour notre fédération, s'interroge Boris Darlet. Nous n'allons pas forcément gagner des licenciés, car ce sont les mêmes qu'au roller. L'intérêt de ce rapprochement est la mise en place d'une structure sportive unique et beaucoup plus cohérente pour les athlètes. Nous aurons plus de moyens pour les aider ». En revanche, le président de la fédération a entamé une réflexion marketing. La première étape sera un changement nom pour l'instance sportive : la nouvelle sera dévoilée en septembre 2023.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Février 2023