L'avenir du Stade de France va se jouer avant la fin de l'année. L'Etat doit reprendre la propriété de l'enceinte sportive de Saint-Denis (Seine Saint-Denis) à l'été 2025. Ce sera à l'échéance de l'actuelle concession avec le consortium Vinci-Bouygues. Toutefois, même si le Stade de France “est un équipement qui a une place particulière dans l'histoire du sport français”, indique t-on au Ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, “ce type de grand équipement n'est pas nécessairement géré directement par l'Etat”. Pas question de prendre en charge les millions d'euros annuels nécessaires pour l'entretien ou la mise à niveau d'une telle infrastructure.
D'ici mi-mars 2023, seront lancés deux appels à manifestation d'intérêt. Le premier concernera la signature d'une nouvelle concession. Le second, serait l'hypothèse d'une vente. Un cahier des charges “avec des conditions fortes” accompagnera ces procédures, car l'Etat souhaite préserver la vocation sportive du bâtiment. Pas question d'en faire une grande salle de spectacle
La procédure sera ouverte jusqu'à mi-avril. Des discussions s'ouvriront ensuite avec les parties intéressées. Et une décision devrait être prise à l'automne 2023. En pleine Coupe du monde masculine de rugby, dont le Stade de France sera l'écrin principal. Tout le monde peut répondre : les opérateurs BTP, comme les actuels concessionnaires, mais également les collectivités publiques, les fédérations sportives, ou les clubs. Les répondants peuvent être français, européens ou même venir d'autres parties du globe.
On ne brade pas le Stade de France
Il n'y aura, sur les premières phases, aucune exclusion, même si l'Etat confie qu'il gardera la main sur les négociations. Et donc sur le choix des futurs concessionnaires ou propriétaires. Peut-on envisager voir le Paris Saint-Germain, via le fonds souverain qatari, intéressé par un achat ? L'option est possible. D'autant que, selon le cahier des charges, rien n'interdirait au futur exploitant de réaliser quelques aménagements majeurs... et se débarrasser, par exemple, de la piste d'athlétisme ! Même la Fifa (fédération internationale de football) regarderait le sujet, a rapporté l'Equipe.
L'Etat espère, grâce à cette procédure, recevoir un maximum d'offres. L'objectif est de réaliser la meilleure opération possible. « L'Etat a deux impératifs : conserver la vocation sportive du stade et préserver les intérêts économiques et financiers de l'Etat : le Stade de France ne sera pas bradé », assure t-on au Ministère des Sports. Aucun prix de vente n'a été fixé. En 2019, un rapport du Sénat avait chiffré à 502 millions d'euros le coût pour l'Etat du Stade de France, depuis sa construction et son inauguration en janvier 1998, dont 122 millions versés au consortium exploitant pour absence d'un club résident.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mars 2023