Il reste dix mois avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, mais pour les grands médias, l'événement a déjà débuté depuis longtemps. France Télévisions, diffuseur officiel, et l'AFP, réunis par Sporsora ce mardi 17 octobre 2023, ont assuré que la mobilisation générale a été sonnée il y a plusieurs mois.
« Les Jeux de Paris existent déjà dans l'esprit des Français, et l'on sent une certaine attente, voire une impatience, estime Laurent-Eric Le Lay, Directeur des Sports du groupe audiovisuel public. Nous observons une envie de célébrer l'événement avant. »
Le patron des Sports de France Télévisions assure que les 9 000 collaborateurs du groupe seront mobilisés pour les Jeux. C'est aussi le cas à l'AFP : « Le sport c'est 150 journalistes et 30% de la production, mais durant Paris 2024, les 2 400 collaborateurs de l'agence, notamment ceux de nos 120 bureaux internationaux, seront concernés, explique
Pierre Galy, le Chef du département Sports de l'agence de presse. Nous couvrirons les résultats sportifs mais également tous les à-côtés ».

Les deux médias avouent aussi qu'ils devront relever un certain nombre de challenges et défis durant cet événement hors-normes. A commencer par la couverture de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques, sur la Seine et un parcours de 6 kilomètres. « Contrairement aux Jeux précédents, il n'y aura pas de répétition avant permettant aux commentateurs de préparer leurs interventions» indique Laurent Eric Le Lay. France Télévisions profitera des images produites par IAs 150 caméras mises en place par OBS (Olympic Broadcasting Services), filiale du Comité International Olympique (CIO).

Droits à l'image

« A l'AFP nous devrons rendre compte de l'événement sur une multitude de points, comme, par exemple, les problèmes d'accès au site pour le public, commente Pierre Galy. Nous allons aussi positionner des journalistes tout le long du cortège ». Et les photographes aussi, qui eux devront gérer une autre contrainte : celle des droits à l'image des monuments parisiens, et en particulier pour la Tour Eiffel. « Quand la prise de vue intègre les événements des Jeux, il n'y aura pas de problème», promet Anne Descamps, Directrice de la communication de Paris 2024.

D'une manière générale, pour gérer les Jeux, France Télévisions a décidé d'oublier le Centre International de Télévision (International Broadcast center) du Bourget (Seine Saint-Denis) : tout sera centralisé depuis son siège, dans le 15e arrondissement parisien. « Des plateaux seront installés aussi au Trocadéro, près du Champions Park, où seront célébrés les médaillés, et au Club France, dans le Parc de la Villette, ajoute Laurent-Eric Le Lay. Ce sera pour les magazines car notre défi, sera surtout d'obtenir les réactions à chaud des athlètes sur les sites de compétition ».

Quant à l'AFP, les défis seront aussi quotidiens, et même plus. « Un des challenges sera la photo, car il ne faudra pas rater le bon point de vue ou la bonne prise, comme sur la finale du 100 mètres, reprend Pierre Galy. Les photos seront disponibles chez nos abonnés à peine 30 secondes après les événements. Nous allons aussi développer de nouveaux robots notamment pour les prises de vue sous marine pour la natation ». Ces dix mois ne seront pas de trop pour cela.

Entretien : Bruno Fraioli

© SportBusiness.Club Octobre 2023