Publié le 14 décembre 2023

[NEWS TANK SPORT] Basketball : « Objectif : atteindre les 35 M€ de budget d’ici 2030 » (Gaëtan Müller, LDLC ASVEL)

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« En 10 ans, nous sommes passés de 4,9 millions d’euros de budget avec 15 salariés à 23 M€ et près de 70 employés au LDLC ASVEL (Betclic Élite). Notre objectif est d’atteindre les 35 millions d’euros de budget à horizon 2030 », déclare Gaëtan Müller, président délégué du LDLC ASVEL, qui présente à News Tank le nouveau programme stratégique du club intitulé ”Construire ensemble 2023-2030”, le 01/12/2023.

Le dirigeant en poste depuis 2014 occupe la première place du « Choiseul Sport & business 2023 », classement des 100 plus jeunes dirigeants qui font le sport business en France établi par l’Institut Choiseul et publié le 02/12/2023. Gaëtan Müller, qui est également président de l’agence événementielle Sport Plus Conseil, succède ainsi à Gary Anssens (2022), CEO et fondateur d’Alltricks, Nicolas Julia (2021), CEO et co-fondateur de Sorare, et Tony Parker (2020), président de l’ASVEL.

« Le club va devenir le premier club d’Europe en termes de revenus générés. L’ASVEL se situe dans le Top 3 des clubs de Turkish Airlines EuroLeague en termes de budget réel, pas loin de la première place (plusieurs équipes affichent un budget dilué dans celui de la section football de leur club). Notre modèle est différent. Au terme de notre nouveau projet structurant, nous espérons devenir Champions d’Europe. Et nous voulons l’être avec un modèle économique viable, avec un budget réel », indique Gaëtan Müller.

Il revient également sur les premiers scores d’audience du nouveau cycle de droits TV de la Betclic Élite 2023-24, diffusée par La chaine L'Équipe et Sweek (filiale du groupe Fedcom Media) sur la période 2023-2030 (2,5 M€ par saison). « Près de 300 000 personnes regardent en moyenne les matches en clair du dimanche soir à 19 heures sur La chaine L’Équipe. Avec Tony Parker, nous voulions bénéficier d’une saga, afin d’être en mesure de bénéficier d’une exposition dans le temps. On est déjà sur un ratio de 10 à 15 fois plus de téléspectateurs par rapport à il y a 10 ans. Dans cinq ans, si on continue dans ce sens-là, on peut aller chercher le million de téléspectateurs en pic, et une moyenne de 800 000 voire 900 000 et dépasser le rugby, qui n’est lui pas proposé en clair. Alors profitons du fait d’être en clair, et en plus d’en percevoir des revenus. »

« Nous sommes dans un modèle de bâtisseurs, pas dans un modèle d’opportunité » (G. Müller, LDLC ASVEL)

Le budget du club pour 2023-24 dépasse pour la première fois le cap des 20 M€ (15,7 M€ en 2022-23). Comment expliquer cette croissance aussi rapide ?

13 M€ de fonds apportés par six nouveaux actionnaires

Dans le cadre du projet de développement de club, nous avons levé 13 millions d’euros de fonds en 2023. Ce ne sont pas ces fonds qui viennent directement renforcer le budget, mais plutôt les nouveaux actionnaires qui sont ainsi rentrés à la suite de la levée de fonds. Nous avons développé un beau projet. Pour cette saison, la salle LDLC Arena est arrivée (inauguration le 23/11/2023) et nous avons été rejoints par un nouveau partenaire majeur : Sweek. Ainsi, à travers la billetterie, le sponsoring et l’intensification de notre stratégie de diversification de nos revenus (intégration de la Tony Parker Adequat Academy en 2024), nous avons réussi à sortir un budget élevé, qui dépasse les 20 M€, et ce plus tôt que prévu.

Cette nouvelle entrée de six actionnaires et la venue de nouveaux sponsors nous permettent de mener un nouveau projet intitulé ”Construire ensemble 2023-2030” et visant à donner de nouvelles perspectives au club, en revoyant nos ambitions à la hausse. Notre objectif est d’atteindre les 35 millions d’euros de budget à horizon 2030. 

Qui sont ces nouveaux actionnaires ? 

Nous sommes allés chercher des ETI (entreprises de taille intermédiaire) importantes de l’agglomération lyonnaise, bien implantées dans la région et qui souhaitent construire avec le club et se développer. 

Comment s’est passée l’inauguration de la LDLC Arena ? 

"Passer du sport au sportainment"

C’était génial. C’est la pierre angulaire de notre projet qui va nous permettre de passer du sport au sportainment (le sport spectacle). Nous avons eu une grande réflexion sur le sport de demain. Cette salle est l’outil idéal pour développer la fan expérience. Nous avions l’ambition de disposer du plus bel outil en Europe, et nous n’en sommes désormais plus très loin.

Comment cette aréna se démarque-t-elle des autres enceintes européennes ? 

Par sa configuration. Le ”cube” central affiche des dimensions jamais vues en Europe. Il s’agit d’une aréna ultra-connectée. Les salons (loges) sont dignes des suites américaines. L’aspect food & beverage est démultiplié : nous avons eu la volonté de proposer une offre très variée et omniprésente à tous les étages de la salle, comme cela se fait aux États-Unis, avec des temps d’attente limités, du cashless, etc. Tout est fait pour que le client puisse profiter au maximum des prestations. La lumière, le son, l’acoustique… tout est idéal pour proposer un match de basket et un divertissement de très haut niveau.

Tony Parker, accompagné par d’autres actionnaires, a déjà manifesté son intérêt pour acquérir cette aréna. Où en sont les discussions ? 

Elles suivent leur cours. Cela fait partie de notre ambition, notamment en poursuivant notre objectif de diversification des revenus. 

Pouvez-vous détailler votre partenariat avec Skweek ?

"L’investissement de Skweek est massif "

C’est un vrai partenariat 360 degrés. Avec Skweek, nous disposons d’une formidable exposition dans le monde du basket. Ils croient vraiment dans le produit basket et ont envie de se développer dans cet univers. Cela se voit dans le contrat de droits TV qu’a signé la LNB avec La chaine L’Équipe et Skweek. Pour rappel, les droits TV, c’était 0 euro avant cet accord ! Lorsque l’on regarde ce contrat longue durée, et les millions d’euros injectés, on se rend compte du sérieux du projet. Aucun partenaire n’est capable de supporter de tels montants sur une aussi longue durée. 

L’ASVEL et Tony Parker sont de formidables assets pour se développer. Betclic ÉliteAS Monaco Basket, LDLC ASVEL, EuroLeague, les arénas… l’investissement de Skweek est massif !  

Skweek est une opportunité unique pour le basket. En dehors du football, je ne suis pas sûr qu’il y ait eu un autre investisseur aussi déterminé à investir massivement dans un sport collectif en France. 

Êtes-vous satisfait des audiences de ce début de saison 2023-24, la première avec La chaine L’Équipe et Skweek ?

"Le basket a manqué de clarté"

Oui. Près de 300 000 personnes regardent en moyenne les matches en clair du dimanche soir à 19 heures sur La chaine L’Équipe. Avec Tony Parker, nous voulions bénéficier d’une saga, afin d’être en mesure de bénéficier d’une exposition dans le temps. Les diffuseurs du football changent souvent. Mais même s’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver, cela reste du football et les gens vont faire l’effort et s’abonner. Pour le basket la lisibilité est plus compliquée : il y a eu TPS, beIN SPORTS, La chaine L’Équipe, RMC, etc. Le basket a manqué de clarté. Disposer désormais d’un créneau fixe, en clair, avec des revenus associés, est une formidable opportunité. 

On est déjà sur un ratio de 10 à 15 fois plus de téléspectateurs par rapport à il y a 10 ans. Dans cinq ans, si on continue dans ce sens-là, on peut aller chercher le million de téléspectateurs en pic, et une moyenne de 800 000 voire 900 000 et dépasser le rugby, qui n’est lui pas proposé en clair. Alors profitons du fait d’être en clair, et en plus d’en percevoir des revenus. 

Quel est le montant total de vos revenus sponsoring pour 2023-24 ?

"15-16 millions de recettes sponsoring pour 2023-24, comme le 6e de Ligue 1 ou le 3e de Top 14"

Ils se situent autour de 15-16 millions d’euros. Cela correspond au top 6 de la Ligue 1 Uber Eats et au top 3 du Top 14. En Betclic Élite, l’ASVEL est de loin n° 1. Le club va aussi devenir le premier club d’Europe en termes de revenus générés. L’ASVEL se situe dans le Top 3 des clubs de Turkish Airlines EuroLeague en termes de budgets réels, pas loin de la première place.

Notre modèle est différent. Au terme de notre nouveau projet structurant, nous espérons devenir Champions d’Europe. Et nous voulons l’être avec un modèle économique viable, avec un budget réel. 

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Certes les résultats ne sont pas encore là. Mais nous sommes en train de mettre en place toutes les fondations. Le club est ultra-structuré. En 10 ans, nous sommes passés de 4,9 millions d’euros de budget avec 15 salariés à 23 M€ et près de 70 employés aujourd’hui. La croissance, c’est une chose, la structurer c’en est une autre. Notre investissement n’est pas forcément injecté dans la masse salariale. Cette dernière ne grossit d’ailleurs pas aussi vite que le budget réel. Nous sommes dans un modèle de bâtisseurs, pas dans un modèle d’opportunité. On construit pierre après pierre, mais à la fin, je veux croire que l’on sera gagnant.

Vous sentez-vous accompagné par le milieu lyonnais ? 

"Des chefs d’entreprise croient en notre projet "

Nous avons conscience d’être dans un territoire incroyable. Nous sommes sur un territoire où il fait bon vivre et où beaucoup de chefs d’entreprise croient en notre projet. Je me sens chanceux de voir que les gens croient en notre crédibilité. Certes les résultats en Euroleague sont en deçà de nos attentes. Mais tout ce que nous avons dit depuis 10 ans, nous l’avons fait : sept titres de champion (4 titres de Champions de France, 2 Coupes de France et 1 Leaders Cup), l’inscription en Euroleague, le partenariat stratégique avec l’OL qui nous a permis de sortir notre salle, un naming pour le club, la Tony Parker Adequat Academy, notre nombre d’abonné multiplié par quatre (2 000), le budget multiplié par cinq… Nous avons respecté nos engagements, et si nous avons pu le faire, c’est aussi grâce au territoire dans lequel nous évoluons. 

Et il ne faut pas oublier le club lui-même. Le patrimoine de l’ASVEL est unique. Nous fêterons les 75 ans du club en fin d’année 2023. C’est le seul club collectif qui n’est jamais descendu en deuxième division ! Avec 21 titres de champion de France, on fait partie des clubs de sports collectifs masculins les plus titrés en France (22 titres de Champion de France pour le Stade Toulousain / 25 titres pour le Metz Handball féminin). 

Comment travaillez-vous avec le LDLC ASVEL Féminin ? 

"Une relation de frère et sœur"

Nous sommes très proches. Marie-Sophie Obama a développé un parcours sur l’Entreprise à mission. Une vraie réussite. L’ASVEL est plutôt sur un développement global (RSE, fan expérience, diversification des revenus). On est chacun sur nos branches, mais nous échangeons constamment afin d’essayer de grandir ensemble. On a une relation de frère et sœur.

Quel regard portez-vous sur l'émergence du Paris Basketball (Betclic Élite) ?

Le fait que Paris et Monaco se développent est une très bonne chose pour le basketball français, et donc pour nous. Cela offre des opportunités de rivalités et tire tout le monde vers le haut. Nous avons besoin de locomotives. Je suis à fond derrière ces projets.

 

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