Responsables. Les présidents des fédérations françaises du sport automobile (FFSA) et de motocyclisme (FFM) ne veulent pas se cacher derrière leurs moteurs. Ils le savent : leurs disciplines, leurs événements sportifs et compétitions engendrent un impact environnemental négatif. Ils ont souhaité le calculer pour trouver les solutions capables d'améliorer cette empreinte carbone. C'est le travail issue du 2ème Panorama de l'Economie des Sports Mécaniques en France réalisé par le cabinet EY, qui a estimé à près de 3 milliards d'euros l'impact économique du secteur et dont une partie concerne aussi l'impact environnemental.
Globalement, en 2022 les événements de sports mécaniques auraient, avec leurs 3 millions de spectateurs estimés, généré 0,37 million de tonnes d'équivalent Co2 (Mt CO2eq). C'est important, mais cela ne représenterait que 0,3% des 132 Mt CO2eq engendrés par l'ensemble des transports des Français en 2019. Les déplacements des spectateurs c'est le point faible des événements. Quels qu'ils soient d'ailleurs. Pour les compétitions de sports mécaniques, auto ou moto, ce poste représenterait 82% des émissions de gaz à effet de sphère (GES). Le "roulage des pilotes", c'est-à-dire la course à proprement parlé, n'interviendrait que pour 7%.
« Ce sujet est sensible pour nous, a reconnu Sébastien Poirier, le Président de la FFM mercredi 13 décembre 2023 lors de la restitution de ce baromètre. « C'est une photo, a-t-il poursuivi. A nous de mieux prendre en compte la gestion des déplacements des spectateurs ». Une direction que prend aussi son homologue à la FFSA, Nicolas Deschaux: « Nous devons trouver le bon endroit pour placer les curseurs, a-t-il ajouté. Mais, nos licenciés sont sensibles à ces arguments: les trois quarts comprennent qu'il faut agir pour réduire cet impact ».
Un investissement pour l'avenir
Les deux fédérations sportives, comme d'autres, n'ont pas attendu ce baromètre pour chercher des solutions.
« Il y a des accords à trouver avec les applications de co-voiturage et nous devons aussi discuter avec les collectivités pour des des solutions de transport collectif plus vertueux, a expliqué Nicolas Deschaux. Nous sommes dans l'anticipation et avons la volonté de ne pas subir les changements de demain ». Des initiatives qui auront des conséquences sur les usages et habitudes. « Je suis convaincu du bon sens de nos licenciés et spectateurs, a poursuivi Sébastien Poirier. Ce ne sont des coûts, mais plutôt des investissements. Nous aurons une dêmarche d'accompagnement »
Souvent critiqués pour leurs potentiels impacts environnementaux, concernant la pollution ou le bruit, les sports mécaniques, auto et moto, ont désormais des arguments à faire valoir avec ce baromètre. « Le "roulage* ne représente rien, a insisté Sébastien Poirier. Nos sports n'ont jamais été aussi populaires. Nous montrons justement que nous sommes tournés vers l'avenir ». Cette étude et la stratégie qui se met en place pour réduire ces nuisances, auront aussi un impact sur l'économie : « Je vais avoir des arguments à apporter aux entreprises qui estiment encore incorrect l'investissement en sponsoring dans des disciplines mécaniques,» s'est réjouit Claude Michy, le promoteur du Grand Prix de France Moto.
© SportBusiness.Club Décembre 2023