La pratique du sport en entreprise a rarement suscité un enthousiasme aussi marqué, en France comme en Europe. Pourtant, il existe un vrai décalage entre l’éclairage médiatique du « sport-santé » et le taux de pratiquants assidus.

Qu’on se le dise : le sport au travail, on en parle davantage qu’on ne le pratique ! Pourtant, face à une inactivité physique galopante et à la nécessité de tamponner les effets délétères de l’activité productive, on imagine que l’activité physique a le vent en poupe dans l’univers professionnel. D’autant plus qu’émerge, chez les salariés, une volonté croissante de bénéficier d’une palette de services in situ. Certes, sauf que cet intérêt grandissant est mis à mal par la réalité du terrain : nos enquêtes montrent que seuls 10 à 15% en moyenne des salariés s’y adonnent régulièrement. Ils sont environ 1,3 million en France dont une partie se défoule dans quelque 8 000 clubs d’entreprise, tandis que les autres s’auto-organisent. Comparés aux 15,6 millions de licenciés sportifs de la société civile, on réalise l’immensité du décalage. Ou plutôt du potentiel de développement ! Car si les employeurs se soucient de plus en plus, du moins en apparence, de la santé de leurs salariés, l’avènement d’une offre sportive structurée au travail reste trop souvent l’apanage des grandes sociétés du secteur tertiaire implantées dans les métropoles. Les petites entreprises, collectivités et autres administrations sont les parents pauvres du sport au travail. Les principales raisons invoquées pour justifier cette difficulté à percer la carapace professionnelle, outre le sempiternel « manque de temps », sont simples : offre inadaptée, manque d’infrastructures (type vestiaires) et difficultés d’organisations internes (horaires, réunions, déplacements…). Ajoutons que la plupart des acteurs de l’entreprise sont encore trop rarement convaincus des effets bénéfiques du sport. Parce que trop peu sensibilisés ?