Initiés par la Fondation d’entreprise FDJ, en partenariat avec le think tank Sport et Citoyenneté, les « Débats du Sport Solidaire » se positionnent comme des rendez-vous réguliers d’échanges autour du sport et du rôle qu’il joue dans la société. Premier acte début 2016, pour une table ronde sur la pratique sportive des personnes en situation de handicap.
Une nouvelle étape dans la communication et le plaidoyer autour des questions de sport et de société. En s’associant à la Fondation d’entreprise FDJ autour d’un nouveau concept de « Débats du Sport Solidaire », notre think tank poursuit sa mission d’agitateur d’idées et d’analyse de l’impact sociétal du sport.
Pour cette première édition, la thématique choisie résonne avec l’actualité, puisque les Championnats du monde d’athlétisme Handisport à Doha (Qatar) viennent de s’achever. Mais elle dépasse le seul champ de la pratique sportive pour embrasser de vrais questionnements de société.
En effet, bien que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CNUDPH) reconnaisse, dans son article 30, le droit des personnes en situation de handicap à participer à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports, force est de constater que les taux de pratique restent faibles, en France comme en Europe. Si le développement de la pratique sportive n’est pas un défi propre aux publics en situation de handicap (les faibles taux de pratique de la population européenne dans son ensemble sont là pour le rappeler), certaines difficultés rencontrées au quotidien par les personnes en situation de handicap renforcent néanmoins leur isolement.
Des enjeux multiples
Au premier rang de ces difficultés figure, encore et toujours, la question de l’accessibilité. A la fois du cadre bâti, des établissements recevant du public au sens large (dont font partie les infrastructures sportives), mais aussi, plus largement de notre société dans son ensemble. Œuvrer pour que notre société soit plus accessible et plus inclusive, intégrer cette dimension dès la conception des établissements et des services est un défi immense, qui concerne plus de 12 millions de Français (les personnes en situation de handicap, mais aussi les personnes âgées, les malades ou les personnes accidentées). La loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a constitué une avancée majeure, mais il faut aujourd’hui qu’elle soit mise en œuvre.
Favoriser la pratique physique ou sportive, quel que soit le handicap, implique aussi que l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le quotidien des personnes en situation de handicap (entourage, personnel médico-social, structures adaptées…) soient associés au processus. Cela nécessite de la pédagogie et le développement de passerelles entre les secteurs du sport, de la santé et du social.
De même, le développement de la scolarisation en milieu ordinaire des enfants et des adolescents en situation de handicap, prévu par la loi du 11 février 2005, offre une occasion à saisir pour augmenter la pratique des activités physiques et sportives adaptées.
Ce nouvel environnement réinterroge également le positionnement des fédérations sportives spécifiques (Fédération Française Handisport et Fédération Française de Sport Adapté), dont l’expertise développée depuis plus de 50 ans doit permettre de former les éducateurs, les enseignants et les professionnels à l’accueil et à la pratique en milieu ordinaire.
Ces enjeux, et bien d’autres, seront évoqués lors de la première édition des « Débats du sport solidaire » le 30 novembre prochain.
Enfin, le haut niveau ne doit pas être négligé, en raison notamment de son potentiel d’entraînement. Le relatif mais réel succès médiatique des Jeux Paralympiques de Londres puis de Sotchi témoigne qu’il est possible de diffuser du handisport à la télévision. Des initiatives telles que le dossier « Hors Normes » du journal L’Équipe ou la collection « Différents comme tout le monde » diffusée sur les chaînes du groupe M6 et parrainée par la Fondation d’entreprise FDJ peuvent faire changer le regard sur la pratique handi-sportive.