LA STARTUP
Naissance de la startup et principe de Running Heroes
La startup est née il y a deux ans et demi, en mai 2014, avec Boris Pourreau et Jean-Charles Touzalin. Elle s’est d’abord appelée Running Heroes lorsqu’elle n’était destinée qu’aux coureurs avant de s’étendre à d’autres sports pour devenir aujourd’hui Sport Heroes Group. Le principe est simple : plus vous courez, plus vous êtes récompensé. Le but était de ré-enchanter le quotidien grâce au sport, d’encourager à la pratique du sport en proposant aux sportifs des récompenses et des challenges. Grâce à une quinzaine de partenariats (Nike, RunKeeper, Runtastik, etc.), Sport Heroes récupère les données de tracking sportif des gens qui se sont inscrits sur la plate-forme en ligne et les convertit en points, tout en proposant aux marques la possibilité de s’adresser à 400 000 coureurs à pied ou cyclistes. De nombreuses marques et annonceurs proposent en retour des gains (réduction, bon d’achat) pour la communauté de coureurs connectés. La technologie a été développée par Jean-Charles Touzalin pendant près de 9 mois. Et il y aura bientôt une application smartphone disponible. Au départ, cette activité ne concernait que les coureurs connectés en France mais elle s’est développée au Royaume-Uni et en Australie et s’est étendue au vélo et au ski (cyclingheroes, skiingheroes).
L’expérience connectée
L’Unicef s’est rapprochée de la startup pour lui proposer de mettre en place le principe de la course connectée : offrir aux sportifs la possibilité de courir pour une même cause même s’ils ne se trouvent pas au même endroit dans le monde, pendant un laps de temps défini (un jour, une semaine, etc.). La première course pour l’Unicef a eu lieu en novembre 2015. D’autres demandes ont afflué depuis, dont Nature & Découverte, dont le but de l’expérience connectée était de sauver les tortues. Pendant près de deux mois, chaque kilomètre parcouru était converti en 1€ donné à une association pour la préservation des tortues. L’expérience connectée s’applique aussi aux entreprises qui veulent engager leurs collaborateurs, c’est ce dont s’occupe la branche United Heroes. C’était le cas notamment de L’Occitane, qui fêtait ses 40 ans l’été dernier et a voulu proposer quelque chose à ses 10 000 collaborateurs répartis sur tous les continents. Il y avait aussi une dimension solidaire puisque les gains étaient reversés à la Fondation L’Occitane.
Partenariats avec la Ville de Paris
Un partenariat vient de se nouer avec Paris 2024 : d’ici le printemps 2017, les Français pourront courir pour la candidature à travers un programme pour soutenir les fédérations et les athlètes, le but étant de montrer l’engagement des Français derrière leur ville. Sport Heroes s’occupe aussi de l’application du Marathon de Paris et du Semi, en proposant aux participants quelque chose en amont de la course pour les tenir en haleine, comme des entraînements connectés. Dans les prochaines semaines, grâce à l’appli, les coureurs pourront comparer leurs entraînements avec les gens du même SAS, du même pays, de la même tranche d’âge, etc. et relever des challenges pour améliorer leurs entraînements.
L’ÉTUDE
L’idée d’une vaste étude comportementale
C’est une idée qu’Amélie Deloffre avait depuis longtemps, en tant que datastoryteller. De nombreux échanges ont eu lieu avec notamment Boris Pourreau afin de trouver le meilleur moyen de créer de la valeur à partir de ces données brutes, autre que nos expériences connectées. Le but était de sortir des études répétitives publiées chaque année sur la base du déclaratif à partir d’un millier de gens pris au hasard. Durant l’été 2016, Sport Heroes s’est ainsi rapproché du cabinet d’études Solais et lui a exporté toutes les données des coureurs. Grâce à l’outil d’intelligence artificielle SAS Visual Analytics, l’interprétation de ces données a été rendue possible.
L’échantillon
Sport Heroes a analysé 1,6 million de sorties à pied en provenance de 73 000 coureurs, pour lesquels sont disponibles toutes les données sociodémographiques. C’est 73 fois plus que Sport Lab, qui interroge une base de 1000 Français pour son Observatoire du Running. Cet observatoire révèle d’ailleurs qu’un quart des Français courent et que la moitié d’entre eux seraient connectés. Donc 125 coureurs connectés sur 1000 Français.
Les catégories de coureurs
Avant de rentrer dans les détails de l’étude, il est important de distinguer 3 catégories de coureurs connectés :
- Les coureurs occasionnels : moins d’une sortie par semaine (60% des coureurs connectés, ce qui contredit un peu l’idée reçue des marques que la majorité seraient des compétiteurs)
- Les coureurs réguliers : une à deux sorties par semaine
- Les coureurs intensifs : plus de deux sorties par semaine
Créneaux temporels privilégiés
Quelle que soit la saison, le running reste populaire avec au minimum 4 sorties par mois, même pendant l’hiver. Ce qui montre une pratique du running vraiment ancrée dans le quotidien des Français :
- Hiver : 4,2 sorties par mois
- De mai à septembre : 4,9 sorties par mois
- Septembre : 5,5 sorties par mois
Pratique selon les jours et les heures de la semaine :
- Lundi : 11%
- Mardi : 16% (dont 38% entre 17 et 20h)
- Dimanche : 20% (dont 54% entre 9 et 10h)
Progression
Les Français ont progressé entre 2015 et 2016 en termes de distance :
- En 2015 les femmes couraient 8 km par sortie contre 8,5 km en 2016
- En 2015 les hommes couraient 9,7 km par sortie contre 10,4 km en 2016
Âge
Le running est un sport où l’on pratique plus avec l’âge :
- Age moyen des coureurs (H) intensifs : 38 ans
- Age moyen des coureurs (H) occasionnels : 34 ans
- Age moyen des coureuses (F) occasionnelles : 33 ans
- Age moyen des coureuses (F) intensives : 35 ans
- 60% des coureurs ont plus de 30 ans
- 30% des coureurs ont entre 15 et 30 ans
Etude comparative
En plus des données de pratique généralisée, Sport Heroes a effectué une étude comparative en interrogeant un millier de coureurs connectés dans leur communauté. Il leur a été demandé notamment pourquoi ils couraient :
- Coureurs occasionnels : le bien-être mental (évacue le stress, donne confiance en soi)
- Marathoniens : la santé
- Trailers : la connexion avec la nature
- Speedrunners (qui courent des 10 km, plus jeunes) : l’apparence physique
Le devenir des résultats
Ils ont été présentés aux partenaires de Sport Heroes et aux équipementiers parce que ça peut vraiment impacter leur stratégie et leur marketing. L’étude peut aussi intéresser les acteurs publics comme la Ville de Paris par rapport à sa préparation du Marathon, mais aussi dans l’aménagement du territoire : pour créer un parcours spécifique destiné aux runneurs, la Mairie voudrait savoir où ils courent exactement dans Paris. Une telle demande requiert du travail supplémentaire et de l’innovation mais promet d’être intéressane.
Retrouvez ici toutes les informations sur l'étude de l'Observatoire du Running Connecté.