Publié le 04 avril 2019

[Interview] Thierry Bouvard nous parle de Banque Populaire

Banque Populaire fête cette année ses 30 ans de sponsoring voile, une longue et belle histoire construite autour de moments mémorables. Si cet engagement existe pour le meilleur comme pour le pire, Groupe BPCE s'est relancée très rapidement avec l'annonce d'une stratégie ambitieuse jusqu'aux Jeux de Paris 2024, dont elle est partenaire premium. Thierry BOUVARD, Directeur du sponsoring et du Mécénat du Groupe BPCE, nous présente ici cette ambition.

 

Vous avez récemment annoncé le nouveau dispositif du sponsoring voile de Banque Populaire. Pouvez-vous nous le présenter en quelques mots ?

Cette année, nous fêtons nos 30 ans dans la voile. Notre stratégie porte donc un double-enjeu dans ce contexte : célebrer  cet anniversaire emblématique et mettre en place un projet pour combler les temps intermédiaires de reconstruction, à la suite du chavirage de notre Ultim lors de la dernière Route du Rhum en 2018.

Pendant la reconstruction de notre Ultim, nous avons choisi de donner sa chance à une jeuneskipper de moins de 30 ans qui partage  nos valeurs, l’entrepreneure Clarisse Crémer, qui rejoindra notre équipe en juillet pour participer au Vendée Globe 2020-2021. Elle sera accompagnée par le dernier vainqueur du Vendée Globe, Armel Le Cléac’h dans une démarche d’apprentissage. Armel sera également engagé sur deux saisons de la Solitaire du Figaro, dont la 50ème édition cette année. Cette première étape de notre nouvelle aventure mêle à la fois jeunesse, entrepreneuriat et transmission : exactement les valeurs qui correspondent à notre marque. Nous avons pour vocation d’accompagner chacun sur le chemin de la réussite.

Pendant ce temps, les ateliers de Lorient, où notre filiale dédiée travaille sur la conception de nos bateaux, auront justement construit le nouvel Ultim à horizon 2020. A l’arrivée du Vendée Globe s’enchaînera donc directement l’étape suivante de notre plan vers la Route du Rhum en 2022, puis les Jeux de Paris 2024.

Misant sur les trois bateaux de notre Team Banque Populaire, ce plan a été conçu pour assurer une continuité chronologique, pour mobiliser largement, tout en se fondant parfaitement dans les valeurs que nous portons. Derrière tout cela, il y a une équipe fantastique qui a su réagir à la suite de la déception de la Route du Rhum 2018, en montant en un mois seulement ce plan jusqu’à 2024.

Entre la victoire sur le Vendée Globe 2016-2017 et la déception sportive sur la Route du Rhum 2018, vous êtes témoins des aléas que représente un tel partenariat. Quelle stratégie motive votre engagement dans la voile, malgré les risques qui peuvent peser lourd sur l'impact de votre sponsoring ? Comment parvenez-vous à prévenir ces risques ?

Après le chavirage de l’Ultim d’Armel en 2018, nos présidents ont su couper court aux rumeurs. Ils ont très vite décidé qu’il était hors de question de sortir de la voile, retraçant nos très bons résultats sportifs et médiatiques depuis 30 ans. La voile est dans l’ADN de Banque Populaire et nos dirigeants ont su prendre du recul pour accepter les aléas que représentent le partenariat sportif, encore plus dans un sport comme la voile.

Chez Banque Populaire, la philosophie a toujours été la persévérance, de ne pas abandonner dans la tempête

Néanmoins, cela a été difficile de retrouver un concept pour rebondir immédiatement, dans la mesure où la reconstruction d’un bateau prend deux années. C’est ce que nous avons essayé de mettre en place avec notre stratégie.

Compétitions très cycliques, investissements importants: la voile paraît présenter des barrières à l'netrée importantes pour un annonceur. Pourquoi Banque Populaire s'est-elle autant investie dans la voile plutôt qu'un autre sport peut-être plus visible comme le football ou le tennis ?

Historiquement, Banque Populaire porte des valeurs d’entrepreneuriat, qui se marient très bien avec la voile. On peut remarquer une proximité d’esprit entre les marins et les entrepreneurs, déterminés qui construisent leur projet et vivent chacun ce perpétuel recommencement, cette logique de développement permanent.

Au-delà, la voile permet une exposition média très importante pour Banque Populaire, qui peut atteindre de nombreuses cibles différentes par ce biais. Cela correspond parfaitement à notre recherche de notoriété, enrichie de valeurs entrepreneuriales.

Parvenez-vous à mesurer précisément l'impact de vos activations voile sur votre marque ? Sur la base de votre évaluation, quels sont vos principaux objectifs pour continuer à développer le potentiel de cet engagement ?

Les principaux indicateurs que nous regardons sont les retombées médias et l’impact d’image sur notre cote de sympathie. Nous sommes très fiers d’être LE partenaire de la voile, et nos bons résultats en terme d’attribution de la marque par rapport aux autres banques sont très satisfaisants. La victoire d’Armel sur le Vendée Globe 2016-2017 a généré des retombées médias évaluées à 55 millions d’euros.

Nous évaluons aussi notre retour sur investissement, qui représente à peu près 5 millions d’euros pour nos trois bateaux. Les ressources humaines représentent la plus grosse charge, avec le coût des bateaux que nous essayons d’optimiser par la revente. En terme de retombées, on peut avoir un retour multiplié par deux à multiplié par dix, en fonction de nos résultats sportifs.

Comment s'insère votre sponsoring dans la voile avec les autres partenariats sportifs du Groupe BPCE, très impliqué dans le sport ? Comment parvenez-vous à assurer la complémentarité et la cohérence de ces engagements ?

Au niveau du Groupe, nous sommes en surveillance constante sur l’architecture de notre stratégie de sponsoring pour que nos sept marques préservent leur identité. Avec les engagements des marques du groupe BPCE dans le hand, dans le basket ou encore dans le rugby, nous avons la chance d’avoir un éventail de communication qui peut toucher très largement, tout en mobilisant les collaborateurs en interne. L’enjeu est d’autant plus grand dans l’optique de Paris 2024, dont nous sommes le premier partenaire.

Concernant la voile et Paris 2024, notre ambition est en train de s’écrire, il est encore trop tôt pour communiquer d’avantage. Cela s’inscrira dans la lignée de notre plan sponsoring voile qui est bien planifié jusqu’à 2024.