Publié le 12 juin 2020

[Lettre du Naming] Entretien avec Emmanuel Szendroi, Sponsorship Manager, Engie

Entretien avec Emmanuel Szendroi, Sponsorship Manager, Engie, sur les engagements et la stratégie naming du leader de la transition énergétique en France

1 – Engie est un grand acteur du sponsoring français depuis plus de 25 ans et également namer de l’Engie Kite Tour depuis plus de 10 ans. Pouvez-vous revenir rapidement sur la stratégie et la diversification du plan sponsoring de l’entreprise ?

ENGIE est avant tout un groupe mondial de référence dans l’énergie bas carbone et les services. Pour répondre à l’urgence climatique, notre ambition est de devenir le leader mondial de la transition zéro carbone pour nos clients en  nous appuyant sur nos métiers clés (énergies renouvelables, gaz, services).

Pour le sponsoring, ENGIE s’est engagé depuis maintenant 28 ans en France dans des partenariats sportifs forts, durables et mêmes innovants à l’époque en étant l’une des rares grandes entreprises à soutenir un sport féminin avec le tennis (1992). Le Groupe parraine des sports populaires et respectueux de l’environnement. Il œuvre pour le développement des sports qu’il soutient et l’animation de la vie des territoires, conformément à sa vocation d’entreprise citoyenne.

Cependant, le sport ne doit pas incarner que la performance ou le dépassement de soi. Nous essayons dans la mesure du possible que nos événements parrainés incarnent aussi l’entraide, la création de lien social, la découverte de l’autre, la diversité, l'intégration, l’engagement. C’est cette dimension chez ENGIE que nous faisons vivre et que nous devrons encore renforcer suite à la crise sanitaire du Covid-19 car au-delà de la promotion de la marque, de son association à des évènements, nous avons à cœur de faire vivre une autre vision du sponsoring sportif : accompagner des projets sportifs qui ont du sens et de l’impact.

Depuis 1992, la politique sponsoring s’est adaptée à la transformation du Groupe et à ses nouvelles attentes. Aujourd’hui, le Groupe est principalement présent en France au travers trois territoires sportifs :

  1. Le tennis féminin depuis 1992, comme l’un des précurseurs à soutenir un sport féminin en France, à travers ses nombreux partenariats avec des tournois Internationaux de tennis féminin (ITF) renforçant l’ancrage territorial du Groupe partout en France, dont une dizaine sous l’appellation « ENGIE OPEN ». Le Groupe est également Partenaire Officiel et Partenaire Energie des Internationaux de France de Roland-Garros depuis 2014 afin d’accompagner le développement de nos activités dans près de 70 pays dans le monde.
  2. Le Kite Surf depuis 2008. ENGIE soutient également le développement de la pratique du kitesurf en France, le vent étant l’énergie motrice commune aux kiters et aux éoliennes dont ENGIE est le premier producteur d’énergie en France. Notre politique s’appuie sur ces deux partenariats avec les Fédérations Françaises de Vol Libre et de Voile, de l’ENGIE Kite Tour, le principale circuit de kite surf à étapes en France ainsi que le kitesurfeur Alex Caizergues, quatre fois champion du monde et actuellement recordman du monde de vitesse sur l’eau (107,36 km/h).
  3. Un Team d’athlètes. De plus, à l’instar d’une première expérience réussie lors du premier Pacte de Performance RIO 2016, le Groupe a renouvelé ce dispositif en accompagnant un Team de huit athlètes de haut niveau dans le cadre de leur préparation aux Jeux Olympiques qui se dérouleront en 2020 à Tokyo. Ce Team ENGIE, couvrant plusieurs disciplines, est composé de :
  • Marie Riou et Billy Besson (voile – Nacra 17)
  • Pauline Ado (surf)
  • Pierre Le Coq (voile - RS :X)
  • Madeleine Malonga (judo - <78kg)
  • Luka Mkheize (judo - <60kg)
  • Elodie Clouvel (pentathlon)
  • Cassandre Beaugrand (triathlon)

2 – Ce naming occupe une part non-négligeable de votre stratégie de sponsoring, que recherchez-vous à travers cette forme de partenariat ? Et qu’est-ce qu’elle apporte de plus que les autres formes de sponsoring ?

En se positionnant dès le début de son soutien du Kitesurf (2008) et du tennis féminin (1992), comme le partenaire titre de l’ENGIE Kite tour ainsi que de près d’une quinzaine de tournois international de tennis féminin sur l’hexagone sous l’appellation « ENGIE OPEN », ENGIE a souhaité s’impliquer pleinement au développement et au rayonnement de ces deux disciplines, apporter une base solide pour faciliter le recrutement et la progression des pratiquants,  surtout que notre approche s’inscrit dans la durée comme vous pouvez le constater. Ce n’est pas qu’une opération de communication. D’ailleurs, nous nous y impliquons d’avantage comme un co-organisateur qu’un « simple » annonceur.

Le naming du circuit de kite ou des tournois de tennis féminin renforce la perception de notre soutien, la profondeur, la sincérité de notre engagement et de notre fidélité ; elle assure aussi la mise en avant de certains métiers du Groupe autour des énergies renouvelables (ENGIE étant le 1er producteur d’énergie à base du solaire et d’éoliennes en France), de l’animation de la vie des territoires et notre ancrage local partout en France, conformément à notre vocation d’entreprise citoyenne.

Dans le tennis féminin, être un « ENGIE Open » s’apparente pour beaucoup d’organisateurs comme un label d’excellence, et nous en sommes très fiers car cela prouve l’utilité et le sens de notre démarche. Peu de personnes s’en rappelle, mais ces catégories de tournois ITF (prize money variant de 15.000 à 100.000 USD) n’existaient quasiment pas en France lorsque le Groupe initialisa son soutien en 1992, obligeant nos jeunes espoirs à voyager pour jouer leurs premières compétitions et affronter les meilleures de leurs âges.

Coté kitesurf, l’ENGIE Kite Tour est LA référence des circuits à étapes, accessible tant aux amateurs qu’aux membres de l’équipe de France. Ces derniers ont tous débuté par ce circuit pour apprendre et progresser. Aujourd’hui, les kiters français font partis des meilleurs du monde. L’ENGIE Kite Tour y a sa part de contribution.

3 – La crise sanitaire de coronavirus touche très fortement le secteur du sport et ses acteurs, quel est votre regard en tant que namer sur la situation actuelle ? Qu’en est-il de votre visibilité en tant que partenaire ?

Toutes nos activités sponsoring ont été naturellement touchées par cette crise sanitaire. Pour votre information entre mars et août 2020, nous avons dû faire face à 13 annulations d’événements. 9 autres ont été reportés à date, programmés entre septembre et novembre. C’est notamment Roland-Garros, notre principal asset et une des étapes  de l’ENGIE Kite Tour (Wimereux du 11 au 13 septembre au lieu de mi-juin).

Pendant cette période de confinement, nous n’avons régulièrement échangé avec les différents organisateurs des événements dont nous étions partenaires, afin de voir dans quelle mesure nous pouvions leur apporter notre aide pour passer cette période difficile. Nous avons très vite confirmé notre soutien aux organisateurs contraints d’annuler leur édition 2020, reportant nos contreparties sans remboursement des droits du partenariats s’ils avaient déjà été versés afin d’optimiser leur trésorerie et par conséquent, leur pérennité.

A l’instar du Groupe ENGIE et de sa Fondation, beaucoup d’entreprises ont apporté leur contribution et fait de nombreux dons financiers pour aider à lutter contre cette pandémie.

Coté sponsoring, nous souhaitions également apporter notre propre soutien.

Ainsi, les droits des partenariats sponsoring des événements annulés, non versés à l’ayant droit, et après accord de ce dernier, ont été réinvestis dans l’achat de matériel médical (respirateurs) ou des tablettes au profit respectivement d’établissements hospitaliers ou d’EHPAD aux plus proches de la manifestation que nous parrainions.

4 – Lors de notre Observatoire du Naming 2019, nous avions mis en lumière des nouvelles tendances de naming (Co-naming, naming de centre d’entrainement ou de formation, naming du sport au féminin…), j’imagine que ce sont des choses que vous suivez chez Engie…

Effectivement, nous avons déjà été sollicité pour ces nouvelles approches de naming plus ciblés. On les suit naturellement, mais avec beaucoup de recul car le naming d’infrastructures n’est pas une décision de politique sponsoring, mais de stratégie de Marque.