Désormais, elles s’activent afin de tout mettre en place pour préparer leur Class40, gagner en complicité et en complémentarité à bord. « Depuis la mise à l’eau du bateau, on a essayé de le préparer au mieux et d’adapter les systèmes à notre force et à notre manière de naviguer », explique Tiphaine. L’ArMen Race USHIP, une longue boucle depuis et jusqu’à la Trinité-sur-Mer, arrivait à point nommé afin de s’aguerrir et de se confronter à des conditions de course. « C’était vraiment chouette et très enrichissant, poursuit Tiphaine. Le bateau est agréable à régler, les sensations sont bonnes, la répartition des tâches entre nous s’est bien passée et on a pris beaucoup de plaisir ». Même son de cloche chez Pamela : « on a vu que ça fonctionnait très bien entre nous. Nous avons réalisé un très bon départ et longtemps bataillé dans le top 10 (14es à l’arrivée) au fil de cette course qui ressemblait à un sprint. Ça démontre le potentiel que nous avons et ça permet de faire le plein de motivation ».

La course a également été un bon test afin de « saisir tout ce qu’on pouvait améliorer ensemble » dixit Tiphaine. « Nous devons travailler sur nos réglages, accélérer et bien réfléchir à nos prises de décisions lors des changements de voile et améliorer notre analyse de la météo ». Sa complice poursuit : « on a vu qu’il nous manquait de l’expérience dans des conditions plus toniques, notamment la nuit. Mais on sait qu’en passant le plus de temps possible en mer, nous y serons confrontées à nouveau et ça nous aidera ». Pas question, donc, de relâcher ses efforts. Après leur arrivée samedi dernier, elle débute une nouvelle semaine studieuse entre activité professionnelle, gestion du budget et des aspects administratifs du projet. « Dès qu’on a du temps libre, c’est pour le consacrer au bateau, assure Tiphaine. On participe à des réunions, on envoie des mails, on va chez nos fournisseurs… C’est très intense et la fatigue s’accumule un peu ».

La préparation pour une course aussi prestigieuse que la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, dont le départ aura lieu le 29 octobre, implique une mobilisation de chaque instant. Les deux navigatrices s’activent notamment afin de mobiliser les réseaux d’entreprises dans le but de promouvoir leur projet et attirer de nouveaux partenaires. Plusieurs rencontres avec des entrepreneurs normands sont notamment prévues ces prochains jours. Sportivement, les échéances ne manquent pas non plus : après un convoyage jusqu’à Caen le 4 juin prochain, Tiphaine et Pamela seront au départ de la CIC Normandy Channel Race. Une course particulièrement exigeante où la vigilance sera de mise : la terminer offre la garantie d’être qualifiées pour la transatlantique de l’automne prochain. « Il y a forcément de l’appréhension, reconnaît Tiphaine. On sait que la course sera très intense, qu’il faudra éviter les pièges, les courants et être efficace tout au long du parcours. Mais on a hâte d’y être et de nous y confronter ! » « Il y a un peu d’anxiété mais on est aussi très excitées et motivées, précise Pamela. Après l’ArMen Race USHIP, on a aussi emmagasiné de la confiance ! » Une nouvelle étape les attend donc et elles espèrent tout aussi enrichissante sur le long chemin qui les mènera jusqu’à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Puis viendra une semaine d'entraînement fin août au Havre avec la Ligue de Voile de Normandie avant la dernière ligne droite vers la Route du café.