« Globalement, notre activité s’équilibre à 50/50 entre marques et ayants droit. C’est donc une situation complexe, puisque le business des ayants droit est particulièrement touché aujourd’hui et va mettre beaucoup de temps avant de retrouver une vraie dynamique. Nos clients marques ont évidemment ralenti eux aussi, mais repartiront plus vite, déconfinement et redémarrage de l’économie aidant », explique le co-fondateur de Lafourmi.
« Communiquer en temps de crise peut être à double tranchant, mais là, l’exposition au risque est nulle : d’un côté, humour et légèreté avec la Fédération Française des Sports Confinés, une initiative de collaborateurs de l’agence dont on a soutenu l’envie (voir ci-dessous). De l’autre, recul et prospective avec la création de notre Podcast ”Horizon Sport”, au travers duquel nous avons souhaité donner la parole à des personnalités référentes afin de prendre de la hauteur quant aux défis que le business du sport va devoir affronter dans les mois et années à venir », indique Thibaut Cornet qui répond aux questions de News Tank.
À quoi se résume aujourd’hui votre activité ?
L’activité sur notre portefeuille client est fortement impactée« L’activité sur notre portefeuille client est bien évidemment fortement impactée et les sujets sur lesquels nous sommes sollicités fatalement moins nombreux que d’habitude. Mais la période est riche en appel d’offres, à nous d’être bons pour assurer le business de fin d’année.
Globalement, notre activité s’équilibre à 50/50 entre marques et ayants droit. C’est donc une situation complexe, puisque le business des ayants droit est particulièrement touché aujourd’hui et va mettre beaucoup de temps avant de retrouver une vraie dynamique.
Nos clients marques ont évidemment ralenti eux aussi, mais repartiront plus vite, déconfinement et redémarrage de l’économie aidant.
La communication est-elle gelée ?
Beaucoup de projets clients, en cours ou programmés, ont été de fait gelés pour réorienter les investissements sur des prises de parole et actions ”covid-centric”. Cela ne compense évidemment pas la chute brutale de l’activité que nous subissons étant à 100 % dédiés à l’industrie du sport. Nous restons néanmoins optimistes parce que convaincus que le sport, dont l’empreinte médiatique, affective et sociétale est unique, saura retrouver sa pleine dynamique.
En cette période, des ayants droit vous ont-ils fait part de leur incapacité de continuer à travailler avec vous ?
Non, pas en ces termes, même si certains ont freiné très fort. En revanche, tous sont naturellement très inquiets par les problématiques de compensation vis-à-vis de leurs partenaires sur la fin de cette saison, des conditions de reprise des championnats ou de l’accueil à terme du public dans les stades et arenas…
Comment se sont organisés Lafourmi et Leroy Tremblot ?
Nous nous sommes organisés à distance (60 salariés) et avons dû créer de nouvelles habitudes de travail. Au début, cela a été compliqué dans la prise de marques, mais finalement ça marche, même si nous sommes beaucoup à rêver d’en finir avec Zoom, Teams et autres solutions de visio-conférences. Je pense que l’intelligence collective ne s’exprime jamais mieux que dans le contact et la proximité réelle, mais à défaut de mieux, comme la plupart des entreprises du tertiaire, nous nous y sommes faits.
Pourquoi n’étiez-vous pas favorable au télétravail ?
Avec le confinement, nous sommes passés d’une volonté de contrôle à une réalité de confiance absolueUne idée préconçue reposant sur le fait que le processus créatif ne pouvait fonctionner qu’avec une véritable proximité physique et se fondant sur la volonté de pouvoir ”contrôler” le travail effectif. Et par la force des choses, nous sommes passés d’une volonté de contrôle à une réalité de confiance absolue dans l’engagement de chacun, alors même que nous vivons une situation d’éloignement inédite. En cela et à beaucoup d’autres niveaux, je salue l’implication de nos équipes dans cette période si particulière.
Culturellement, cette période de télétravail va marquer les esprits. L’envie de pouvoir faire du home office de temps en temps était déjà présente, notamment auprès des plus jeunes générations. Demain, alors que chacun aura expérimenté avec succès ce nouveau rapport au travail, cela peut devenir une exigence à laquelle il faudra répondre. Quoi qu’il en soit, ce confinement aura créé un véritable précédent nous amenant à réviser notre point de vue initial.
Comment avez-vous élaboré votre opération « Fédération Française des Sports Confinés » ?
L’idée a germé dans l’esprit de quatre collaborateurs, en dehors de tout souhait du management de l’agence. Ils ont créé une dizaine de disciplines, avec pour chacune d’elles un nom officiel, des règles et le détail de l'équipement nécessaire à la pratique à domicile. C’est une belle initiative qui a créé beaucoup de partages et d’émulation au sein de l’agence. Chaque collaborateur avait la possibilité de faire sa proposition de ”sport confiné” et dès que l’une d’elles obtenait la validation du ”comité de pilotage” de la FFSC, on lui donnait vie sur le compte Instagram créé pour l’occasion (@ffsportsconfines).
Cette initiative, qui a eu pour mérite d’apporter un peu de légèreté et d’humour dans un moment empreint de gravité, a beaucoup fait parler d’elle, intéressant un grand nombre de rédactions et de sportifs ”confinés”. Malgré cela, je doute que nous parvenions à obtenir un jour une reconnaissance officielle des instances sportives françaises…
Communiquer en temps de crise est-il risqué ?
Cela peut être à double tranchant, mais là, l’exposition au risque est nulle : d’un côté, humour et légèreté avec la Fédération Française des Sports Confinés, une initiative de collaborateurs de l’agence dont on a soutenu l’envie. De l’autre, recul et prospective avec la création de notre Podcast ”Horizon Sport”, au travers duquel nous avons souhaité donner la parole à des personnalités référentes afin de prendre de la hauteur quant aux défis que le business du sport va devoir affronter dans les mois et années à venir."